La crise financière continue ses ravages et la banque d’investissement Natixis, appartenant à la Caisse d’Epargne, pourrait replonger dans ses travers en annonçant une perte de près d’un milliard d’euros pour le seul mois d’octobre.
Le 17 octobre dernier, la Caisse d’Epargne déclarait avoir perdu plus de 700 millions d’euros lors d’opérations associées à certains produits à risque (tel que les fameux subprimes, ces prêts immobiliers américains déclencheurs de la crise financière actuelle). Aujourd’hui, le quotidien La Tribune fait état de déboires similaires pour sa filiale, la banque de financement et d’investissement (BFI) Natixis.
L’établissement, qui devrait présenter demain ses résultats pour le troisième trimestre 2008, pourrait ainsi, selon le journal, annoncer une perte de 975 millions d’euros. Cette somme colossale aurait été dilapidée par des traders malheureux au cours d’opérations spéculatives diverses. Alors que seule une activité imprudente sur le marché des actions avait suffit à la Caisse d’Epargne pour laisser échapper 700 millions d’euros, les traders auraient cette fois-ci effectué leur boursicotage non seulement sur ce même marché des actions mais également sur celui des taux et des changes. En ces temps de troubles financiers (initiés par la crise du prêt immobilier à risque américain), les traders de Natixis auraient pris position sur des produits spéculatifs plus qu’aléatoires et, confrontés aux premières pertes, se seraient obstinés dans l’espoir illusoire de se refaire. A ce petit jeu, le trou généré se serait alors inlassablement creusé pour atteindre aujourd’hui près d’un milliard d’euros.
Tout ceci n’est encore qu’à mettre au conditionnel et la banque Natixis n’a accepté de s’exprimer sur le sujet que pour procéder ce matin au démenti de ces allégations. Toutefois, si les informations publiées par La Tribune se révèlent exactes, Natixis pourrait donc annoncer, en plus de ses résultats trimestriels, le départ probable de certains de ses dirigeants.
Si cette perte d’un milliard d’euros reste pour l’heure infondée, l’établissement avoue cependant avoir durement accusé les effets de la crise financière. L’annonce d’un recul de ses revenus de quelques 250 millions d’euros est donc attendue pour demain. Natixis écarte l’idée d’une quelconque exposition à des montages financiers risqués (liés par exemple à des prêts immobiliers insolvables) ou de la spéculation éventuelle sur des placements improbables (placements indexés par exemple sur le taux du prêt immobilier en Bulgarie ou sur le cours d’une monnaie quelconque). Cette perte ne serait ainsi due, selon Natixis, qu’aux conditions actuellement « extrêmement difficiles » du marché sans « qu’aucun dysfonctionnement puisse être invoqué ».
Laisser un commentaire