Jeudi dernier, le ministre des Finances annonçait la réduction du taux de PEL à 2%, un ajustement qui ne va pas assez loin au goût de la Fédération bancaire française.
Le PEL revu et corrigé
Rééquilibrer le rendement du PEL et des autres produits d’épargne, voilà en substance l’objectif poursuivi par le gouvernement. Dans cette optique, Michel Sapin créait la surprise en annonçant l’abaissement du taux de rémunération du PEL (plan épargne logement) et ce, dès le 1er février prochain. En pratique, après s’être maintenu pendant plus de 10 ans à 2,50%, le taux du PEL passera donc dans moins de deux semaines à 2%. Dans un communiqué transmis le jour même, le cabinet du ministre expliquait qu’il s’agit avant tout d’établir le taux d’épargne du PEL à « un niveau cohérent avec celui des autres produits d’épargne existant sur le marché ainsi qu’avec la durée d’immobilisation de l’épargne (4 ans en règle générale pour le PEL, contre par exemple 8 ans pour l’assurance-vie) ».
PEL, livret A, les banques en demandent plus
S’il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour les particuliers qui voient l’attractivité de ce produit d’épargne être sévèrement rabotée, la Fédération bancaire française tient pour sa part un tout autre discours. Réagissant dès le 16 janvier à l’initiative du gouvernement d’abaisser le taux du PEL mais également de maintenir celui du Livret A (à 1%), la FBF estime qu’il s’agit là de « deux décisions restent favorables aux épargnants », mais aussi et surtout qui « ne vont pas assez loin pour le financement de l’économie ».
La fédération regrette ainsi que le ministre des Finances n’ait pas suivi la recommandation émise par le Gouverneur de la Banque de France d’abaisser le taux du livret A à 0,75% mais aussi que la baisse appliquée au PEL n’ait pas été plus marquée. Le nouveau taux de 2% ne concernant que les PEL ouverts à compter du 1er février, l’immense majorité des plans épargne logement existants resteront donc rémunérés à 2,50%. Bénéficiant d’un franc succès auprès des français, le PEL coûte donc extrêmement cher aux banques. Pour le seul 3ème trimestre 2014, le Crédit Agricole, BNP Paribas et la Société Générale estimaient ainsi avoir provisionné quelques 131 millions d’euros pour la rémunération des PEL. En outre, si les détenteurs d’un PEL ont la possibilité de transformer leur produit d’épargne en prêt immobilier, la faiblesse actuelle des taux d’emprunt « classiques » ne les incite pas à se défaire de leur épargne. Le gouvernement a certes annoncé son intention de passer le taux d’intérêt du prêt épargne logement de 4,20% à 3,20% mais celui-ci restera encore bien au-dessus des 2,70% sur 20 ans qu’un particulier peut espérer négocier.
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