On le savait déjà, les niveaux extrêmement bas affichés actuellement par les taux d’emprunt n’ont que très peu pesé sur le marché de l’immobilier, s’effaçant devant la morosité économique ambiante et l’attentisme des particuliers. Une situation que vient confirmer l’Observatoire Crédit Logement en soulignant la dégringolade du montant des prêts immobiliers accordés en 2012.
Depuis de nombreux mois maintenant, le repli des taux de prêt immobilier n’a eu de cesse de s’imposer, rapprochant semaine après semaine le niveau de ces derniers de leur plus bas historique enregistré en novembre 2010 (3,25%). Un seuil que le taux d’emprunt moyen a finalement franchi, selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, au cours du mois de décembre 2012 en s’établissant à 3,23%. Loin de s’arrêter là, cette tendance baissière semble même s’être poursuivie en ce premier mois de l’année 2013, portant désormais le niveau moyen des taux de crédit immobilier à 3,19%.
Si l’orientation affichée par les taux tout au long de l’année 2012 a certes ravi les candidats à l’emprunt, force est pourtant de constater que cela n’a pas suffi à amorcer ne serait-ce qu’en semblant de reprise du marché immobilier. Si l’on en croit les chiffres transmis par l’Observatoire, le montant total des prêts immobiliers octroyés par les banques en 2012 accuserait en effet une très nette baisse par rapport à l’année précédente. S’établissant entre 117,5 et 120,5 milliards d’euros, ce montant total enregistre une chute de 26,4% par rapport aux 161,6 milliards empruntés en 2011.
Pour l’économiste Michel Mouillart, « même si les conditions de crédit sont favorables, cela ne peut compenser la montée du chômage et la dégradation économique générale. Ces taux exceptionnels permettent seulement d’éviter au marché de tomber encore plus bas ».
Dans le détail, le repli observé s’établi à 11,5% pour les crédits consacrés au marché du neuf et à 35,5% pour les emprunts souscrits en vue de l’acquisition d’un logement ancien. S’il peut paraître disproportionné, cet écart de traitement entre le marché du neuf et celui de l’ancien n’a toutefois rien de surprenant. Alors que le premier a vu bon nombre d’investisseurs précipiter leur achat pour profiter des derniers instants du dispositif Scellier, le second est resté désespérément englué dans un immobilisme alimenté par des prix toujours trop élevés, par l’incertitude économique ambiante mais également par le recentrage du PTZ+ sur les logements neufs.
En ce qui concerne les perspectives pour cette année 2013, l’Observatoire estime que la dégradation pourrait bien se poursuivre et table sur un montant global des prêts immobiliers accordés avoisinant les 110 milliards d’euros.
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