Entre des banques trainant des pieds pour accorder un quelconque financement et des emprunteurs potentiels repliés dans un attentisme de rigueur, le secteur du crédit immobilier vit actuellement des heures on ne peut plus sombres. Illustrant cette situation, la dernière publication de l’Observatoire Crédit Logement/CSA met une nouvelle fois en lumière le sévère recul enregistré en 2012 en matière de distribution de crédits.
Il y a quelques mois, le monde de l’immobilier croyait sans doute avoir touché le fond en observant le très fort repli accusé par le volume de prêts immobilier octroyés sur le premier trimestre de l’année. La dernière publication de l’Observatoire Crédit Logement/CSA n’est pas de nature à lui redonner le sourire puisqu’elle semble venir confirmer la pérennité de ces difficultés sur le deuxième trimestre.
Comme le souligne l’étude, « l’année 2012 n’a pas bien commencée ». Une petite phrase qui en dit long sur l’état de santé du secteur. Avec une chute des prêts immobiliers distribués de l’ordre de 39,2% par rapport à la même période en 2011, le deuxième trimestre 2012 affiche en effet un décrochage des plus brutaux. Si le mois de juin semble avoir quelques peu limité la casse (-21,4% par rapport à 2011, bien loin quand même des +24,7% enregistrés en juin 2010), la baisse constatée sur les six premiers mois de l’année s’établit toutefois à -33,1% (toujours par rapport à la même période un an auparavant).
Pour l’Observatoire, la faute en revient certes à la politique toujours plus restrictive pratiquée par les banques (privilégiant par exemple les emprunts de courtes durées) mais également à la réduction voire à la suppression de diverses aides à l’accession à la propriété (PTZ Plus en tête). Un constat qui, dans un contexte de morosité économique, apparaît donc de nature à alimenter l’attentisme des candidats à l’emprunt et ce, malgré le niveau relativement faible affiché actuellement par les taux de prêt immobilier (3,59% en moyenne au mois de juin).
En termes de prévisions pour cette année 2012, après avoir tablé sur un volume de 130 milliards, l’économiste Michel Mouillart estime désormais que le montant global des prêts distribués devrait s’échelonner entre 110 et 120 milliards d’euros (soit un repli de l’ordre de 25 à 30% par rapport aux 160 milliards de 2011).
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