S’ils font depuis plusieurs mois déjà le bonheur des candidats à l’achat, les taux de prêt immobilier extrêmement attractifs que nous connaissons actuellement constitueraient ils une menace pour le marché ? Telle est la thèse défendue par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, qui n’a pas hésité à faire part de son inquiétude aux établissements prêteurs.
Les taux bas : un danger pour l’immobilier !
« Vous avez les taux les plus bas d’Europe, vous êtes les banques qui prêtez le moins cher sur toute la zone euro; ce n’est pas une situation acceptable !« , voici en quels termes Christian Noyer se serait adressé aux banques et organismes de crédit français. Alors que l’on ne cesse de se réjouir en observant les taux de prêt immobilier battre record sur record, comment leur attractivité pourrait-elle représenter une quelconque menace ? Pour le gouverneur de la Banque de France, la réponse s’impose d’elle même : les taux bas favoriseraient la hausse des prix de l’immobilier. Ce dernier appelle donc les banques à se responsabiliser et les met en garde contre les répercutions néfastes que pourrait avoir un éventuel « dumping » sur les taux d’emprunt (à savoir proposer des taux abusivement bas afin notamment d’écraser la concurrence).
Crédit immobilier : les banques jouent-elles avec le feu ?
Celui qui est non seulement à la tête de la Banque de France mais également président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) identifie deux impacts négatifs pouvant éventuellement être alimentés par les taux bas. Outre la remontée du prix des logements déjà évoquée, Christian Noyer estime qu’en participant à cette course aux taux bas, les banques voient progressivement leurs marges diminuer et mettent par conséquent à mal leur bilan et stabilité financière.
Si pour l’heure les candidats à l’emprunt peuvent espérer négocier un prêt immobilier à des taux avoisinant les 2,80% sur 15 ans et 3,10% sur 20 ans (taux issus du baromètre Empruntis daté de ce 26 juin), Christian Noyer incite donc les banques à réviser leurs barèmes à la hausse.
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