Dans le concert de louanges dont le PTZ 2016 fait actuellement l’objet, certaines voix se font entendre pour dénoncer un dispositif loin d’être aussi avantageux qu’il n’y paraît.
PTZ 2016 : et si l’on se trompait sur son compte ?
On le pensait définitivement adoubé par le monde de l’immobilier et pourtant, le futur prêt à taux zéro ne semble pas faire l’unanimité auprès des professionnels du secteur. Alors que certains, à l’instar du courtier Cafpi, saluent une réforme qui va dans le bon sens et estiment qu’il convient de patienter quelques mois avant de pouvoir dresser un premier bilan du nouveau dispositif, d’autres se montrent bien moins réservés. C’est notamment le cas de François Gagnon. Le Président ERA France et ERA Europe n’y va pas par quatre chemin et considère qu’en lançant en grande pompe son PTZ nouvelle version, « le gouvernement […] a choisi la poudre aux yeux plutôt que l’efficacité ».
Dans l’immobilier ancien, le PTZ ne financera pas grand chose
Concrètement, c’est sur le front des logements anciens que le dispositif pourrait bien révéler ses faiblesses. Un aspect du PTZ qui a paradoxalement largement été mis en avant pour vanter les mérites de la future réforme. Il est vrai qu’élargir à l’ensemble du territoire un prêt à taux zéro jusqu’ici cantonné à moins de 6000 communes rurales a de quoi éveiller l’intérêt des candidats à l’achat. Mais pour François Gagnon, on ne s’attarde pas suffisamment sur l’obligation de travaux imposée dans le cadre du financement d’un bien immobilier ancien (au moins 25% du coût de l’opération). Le professionnel s’interroge d’ailleurs sur la capacité du parc immobilier à fournir de tels logements. « Les 25% s’appliquent à l’opération globale, ce qui veut dire plus simplement que l’enveloppe de travaux doit représenter le tiers du prix du bien lui-même… On mesure qu’il s’agit d’appartements ou de maisons inhabitables en l’état, exigeant une réhabilitation lourde », note-il ainsi. Les primo-accédants pourront sans doute réussir à dénicher ce type de biens dans les communes rurales mais la tâche risque d’être bien plus compliquée ne serait-ce que dans les villes de moyenne importance. « L’éradication de l’habitat insalubre, notamment grâce à des opérations programmées d’amélioration de l’habitat, a depuis longtemps réduit à rien ce patrimoine pathologique. Or, on nous le présente comme un potentiel extraordinaire ! »
Alors que le gouvernement mise sur le PTZ 2016 pour relancer l’accession à la propriété et créer quelques 50.000 nouveaux emplois dans le bâtiment, l’agent immobilier estime que le futur dispositif « pourraient bien décevoir au plus haut point ceux qui se sont un peu vite réjouis ».
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