Selon une récente publication émanant du courtier en ligne Empruntis, accéder à la propriété serait désormais considéré comme un luxe que bien peu de ménages peuvent se permettre. Un avis que ne partage pas Cafpi qui estime pour sa part que si le profil des candidats à l’acquisition immobilière à certes changé, leur pouvoir d’achat a quant à lui progressé.
Entre Empruntis et Cafpi, les opinions semblent passablement diverger lorsqu’il s’agit d’établir une analyse du marché immobilier. Dans une étude rendue publique hier, le premier laissait entendre qu’accéder à la propriété s’avère aujourd’hui bien plus difficile qu’il y a quelques années. Une conclusion étayée notamment par un portrait type de l’acheteur qui aurait selon Empruntis grandement évolué entre 2005 et 2013 : plus âgé (37 ans en moyenne contre 34 ans), plus riche (revenu mensuel passant de 3600 euros à plus de 4500 euros), disposant de plus d’apport personnel, prêt à s’offrir un logement plus cher (220.400 euros en moyenne) mais également plus endetté (entre 2012 et 2013, le montant moyen d’un prêt immobilier est passé de 160.000 euros à 168.409 euros).
S’il ne conteste pas l’évolution affichée par le profil type de l’acheteur, Cafpi récuse toutefois l’idée selon laquelle accéder à la propriété serait devenu un luxe. Pour le courtier, il y a effectivement eu “un retournement de tendance entre fin 2011 et maintenant” mais celui-ci serait essentiellement dû au repli massif des primo-accédants. Généralement jeunes, peu aisés et se tournant traditionnellement vers les logements anciens (moins onéreux), bon nombre de primo-accédants se sont brutalement vus exclure du marché par le recentrage exclusif du PTZ+ sur les logements neufs. “Aujourd’hui, nous n’avons plus que 30 % de primo-accédants pour 60 % d’accédants” (contre une proportion inverse en 2011), explique ainsi le Directeur Général Adjoint de Cafpi, Philippe Taboret.
Cafpi reproche ainsi à Empruntis de ne pas “prendre en compte cette analyse, car laisser penser que les conditions pour devenir propriétaire sont plus difficiles aujourd’hui qu’hier, est inexact”. A en croire le courtier, le pouvoir d’achat immobilier des ménages aurait même nettement progressé (+8%) sous l’impulsion du mouvement baissier affiché durant de longs mois par les taux d’intérêt de prêt immo. “Sur les deux dernières années, la baisse des taux a permis de passer de plus de 5 années de revenus à moins de 4 années pour accéder à la propriété”, note à ce propos Philippe Taboret.
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