S’ils espéraient pouvoir compter sur des taux de prêt immobilier relativement stables au moins jusqu’à la fin de l’année 2013, les candidats à l’emprunt doivent désormais s’attendre à assister à une remontée des plus probables. En dégradant la note de la France, l’agence de notation Standard and Poor’s a, ce jeudi, réveillé les vieux démons haussiers planant sur le secteur du crédit immobilier.
Pour les professionnels du crédit, les réjouissances n’auront été que de courte durée. Alors qu’ils saluaient la décision de la BCE (Banque centrale européenne) d’abaisser son taux directeur de 0,50% à 0,25%, laissant ainsi présager d’une nouvelle accalmie sur le front des taux de prêt, Standard and Poor’s a quelque peu douché leur optimisme en annonçant la dégradation de la note française. Estimant que le gouvernement n’a pas réussi à se doter des moyens financiers nécessaires à un rétablissement de l’économie, l’agence de notation a donc décidé, ce vendredi 8 novembre, d’abaisser la note de la France de AA+ à AA.
Si pour les marchés financiers, cette initiative fait figure d’appel à la prudence envers une France qui pourrait bien avoir quelques difficultés à rembourser ses dettes, pour les futurs emprunteurs elle pourrait également sonner comme le signal d’une remontée imminente des taux d’intérêt. En effet, alimentés par la méfiance des marchés, les OAT ont immédiatement répercuté cette dégradation en progressant de 10% (alors qu’ils étaient restés relativement stables ces dernières semaines). Or, ce sont ces mêmes OAT qui servent d’étalons aux taux fixes pratiqués par les établissements bancaires. “Cette hausse se répercutera sur les taux de crédits immobiliers de façon modérée, mais certaine”, souligne ainsi Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi.
Même son de cloche du côté de Meilleurtaux qui note qu’ “une hausse des taux de crédit est donc à prévoir”. Le courtier ne cède toutefois pas à la panique et s’appuie sur les “marges convenables” dont disposent actuellement les banques pour préciser que celles-ci “pourraient ne pas répercuter totalement l’augmentation probable des taux d’emprunt”.
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