Un rapport présenté à l’Assemblée nationale relève l’intérêt grandissant des emprunteurs pour le prêt à taux zéro nouvelle formule. Une satisfaction globale qui ne doit pas occulter certaines défaillances.
2015 : un bon cru pour le prêt à taux zéro
Dévoilé il y a peu, un rapport de Valérie Rabault, rapporteure du Budget à l’Assemblée nationale, dresse le bilan du prêt à taux zéro depuis les derniers ajustements opérés par le gouvernement. Un bilan des plus positifs puisqu’il fait état d’une nette progression des PTZ distribués sur la première partie de l’année 2015. Sur le seul premier trimestre, pas moins de 8926 prêts à taux zéro ont ainsi été souscrits, soit une envolée de +31% par rapport à l’exercice précédent (6809 crédits de ce type accordés au 1er trimestre 2014). « Sur l’ensemble du premier semestre 2015, les premières estimations transmises par les banques confirmeraient également cette tendance favorable, puisque le nombre de PTZ émis augmenterait de 35% par rapport au premier semestre 2014 », précise Valérie Rabault.
Le PTZ poursuit son retour en grâce
Après avoir connu un démarrage prometteur en 2011 (année où le PTZ+ remplaça le prêt à taux zéro jusqu’ici en vigueur) puis un indéniable déclin alimenté par des réformes successives souvent mal accueillies (chute de -45% du volume de PTZ octroyés en 2013), le prêt à taux zéro confirme aujourd’hui une relance initiée en 2014 (+9,4% d’emprunts contractés). Si les bons résultats enregistrés en ce début 2015 par le PTZ s’expliquent en partie par la réforme du dispositif engagée dès le mois d’octobre 2014 (puis en janvier 2015 avec la réintégration de l’immobilier ancien), le rapport souligne également l’impact non négligeable de la baisse généralisée des taux de prêt immobilier. En incitant les candidats à passer à l’acte, l’attractivité affichée par les taux au cours des deux dernières années aurait donc grandement favorisée le renouveau du prêt à taux zéro. Après avoir recensé 47.192 prêts distribués en 2014, le rapport estime que 2015 pourrait s’achever sur un volume oscillant entre 55.000 et 70.000. Néanmoins, la rapporteure du Budget ne peut cacher son incertitude quant à l’influence d’une remontée actuelle des taux qui pourrait bien venir peser sur la production de PTZ.
Le PTZ dans l’ancien n’attire pas les emprunteurs
Si l’enquête a de quoi satisfaire les professionnels du secteur comme le gouvernement, elle met toutefois le doigt sur une défaillance non négligeable de ce PTZ version 2015. Depuis le 1er janvier dernier, les emprunteurs peuvent de nouveau souscrire un prêt à taux zéro pour financer l’acquisition d’un bien immobilier ancien (sous certaines conditions) or, si l’on en croit le rapport, seuls 5% PTZ contractés au 1er trimestre l’ont été pour acheter un logement ancien (soit seulement 436 emprunts). Une faiblesse que certains pourrait juger préoccupante, le PTZ étant présenté comme l’un des principaux outils d’aide à l’achat dont disposent primo-accédants et ménages modestes (catégorie d’acheteurs qui opte généralement pour des logements anciens moins onéreux que le neuf).
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