Vendredi dernier, l’agence financière Moody’s a abaissé la note de la France, passant celle-ci de Aa1 à Aa2. Passée relativement inaperçue, cette dégradation aura-t-elle des répercussions sur les taux de crédit ?
La France voit sa note reculer dans l’indifférence générale
En janvier 2012, l’agence Standard and Poor’s décidait de reculer la note française de AAA à AA+. Si la perte du Triple A avait alors fait la une de l’actualité des jours durant, force est de constater que l’engouement autour des agences de notation n’est plus le même aujourd’hui. En fin de semaine dernière, Moody’s dévaluait une nouvelle fois la note française (désormais Aa2) et ce, dans une indifférence quasi-générale. Pour l’agence, il s’agissait notamment de sanctionner une « faible croissance couplée à des contraintes institutionnelles et politiques ». Evidemment, Michel Sapin, ministre des Finances, n’a pas tardé à réagir en rappelant l’engagement du gouvernement « à poursuivre et amplifier sa politique de réformes visant à soutenir le potentiel de croissance et d’emploi de l’économie française », mais d’une façon générale, les agences de notation ne semblent plus faire peur à personne.
Les marchés financiers continuent de faire confiance à la France
La preuve en est l’absence de réaction des marchés financiers à l’égard de cette annonce. Ces derniers continuent d’accorder leur confiance à la France qui peut se permettre d’emprunter à des taux toujours extrêmement bas. A titre de comparaison, après la perte du triple A il y a 3 ans, tout le monde s’attendait à d’importantes répercussions sur l’économie française. Economiste chez Natixis, Cyril Régnat tablait alors sur « des impacts en chaîne sur l’économie réelle, puisque les banques françaises se financent généralement à un taux proche – légèrement supérieur – de celui de l’Etat. Les taux des crédits aux entreprises et aux particuliers pourraient donc monter en flèche ». Quant au courtier Empruntis, il expliquait que « l’Etat empruntera plus cher, les banques emprunteront plus cher, et les particuliers – qui se retrouvent en quelques sortes au bout de la chaîne – emprunteront, automatiquement, plus chers eux aussi ».
Pas de hausse des taux de crédit à attendre
Des inquiétudes qui ne sont aujourd’hui plus de mise. Les marchés financiers n’ont pas attendu Moody’s pour prendre en considération la situation économique française, placée depuis de longs mois déjà sous « perspective négative ». Paradoxe de la situation, en dégradant la France l’agence précise également que son niveau de solvabilité reste « extrêmement élevé » et réajuste même sa perspective de « négative » à « stable ». Dans ce contexte, aucun impact notable ne semble menacer les taux de prêt immobilier. Les candidats à l’emprunt n’ont donc pas de raison de s’inquiéter outre mesure de cette décision et peuvent continuer à s’interroger calmement sur le réel intérêt de ces agences de notation.
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