A l’heure où la baisse des taux renforce le pouvoir d’achat des emprunteurs, les primo-accédants seraient-ils les seuls à ne pas pouvoir profiter de cette nouvelle donne ?
Baisse des taux : le pouvoir d’achat des ménages s’est envolé en trois ans
Ce n’est plus un secret pour personne, les taux de prêt immobilier ne cessent de battre des records d’attractivité, entraînant dans leur sillage le retour de bon nombre de candidats à l’emprunt qui s’étaient jusque-là résignés à repousser leur projet d’acquisition. Comme le souligne justement Cafpi, il est aujourd’hui possible d’ « emprunter sur 20 ans au taux fixe de 2%, voire moins, dans la presque totalité des régions de France ». Engagée depuis plusieurs années maintenant, la correction sans précédent des taux redonne aux ménages un pouvoir d’achat suffisant pour les inciter à revenir sur le marché. Dans le détail, le courtier estime ainsi qu’entre les mois de janvier 2012 et mai 2015, l’économie réalisée sur le coût d’un crédit sur 20 ans se porte à 36 170 euros. Outre ce gain financier non négligeable, le niveau exceptionnellement bas des taux offre également aux particuliers la possibilité d’emprunter plus. En un peu plus de trois ans, le montant moyen d’un prêt immobilier sur 20 ans aurait ainsi progressé de +20,76% (passant de 164 305 euros début 2012 à 200 477 euros aujourd’hui).
Primo-accédants : les grands oubliés de la reprise immobilière
Si le contexte actuel se révèle donc des plus favorables pour les candidats à l’achat, il est toutefois une catégorie de ménages qui ne semblent pas pouvoir en bénéficier : les primo-accédants. Alors que l’on espérait les voir opérer un retour remarqué sur le devant de la scène immobilière, les particuliers souhaitant acheter pour la première fois (souvent jeunes et peu fortunés) se retrouvent finalement confrontés à une politique bancaire restrictive. « Peu courtisés par les banques, les plus modestes d’entre eux se voient proposer des taux dans la fourchette haute », note ainsi le courtier. Les établissements prêteurs préférant donner la primeur aux emprunteurs présentant de meilleurs profils, les primo-accédants ne peuvent donc pleinement profiter de la baisse des taux et du gain substantiel de pouvoir d’achat que celle-ci entraîne.
PTZ : un outil inadapté
Evidemment, ceux-ci peuvent toujours compter sur un prêt à taux zéro qui leur est spécialement réservé, mais ce dispositif se révèle particulièrement inadapté à leur situation. Octroyé dans sa grande majorité pour l’acquisition d’un logement neuf (souvent trop cher pour leur budget), le PTZ ne répond en effet pas aux attentes de primo-accédants qui n’ont d’autre choix que de se tourner vers le marché de l’ancien. Or, ce secteur de l’immobilier souffrant de l’absence de dispositifs de soutien, les primo-accédants sont aujourd’hui contraints de reporter leur projet d’achat ou de se rabattre sur les logements les moins chers, à savoir ceux situés en-dehors des grands centres urbains.
- Actualité sur le même sujet – Prêt immobilier : la demande explose en avril
Laisser un commentaire