La BCE met sa politique de resserrement monétaire en pause
Le 26 octobre dernier, la BCE annonçait sa décision de maintenir inchangés ses taux directeurs. Une première depuis plusieurs mois, car le garant financier européen n’a eu de cesse d’augmenter ses taux (dix fois) depuis juillet 2022. Dans le but de maîtriser la hausse fulgurante de l’inflation, la BCE a choisi de maîtriser drastiquement l’augmentation du coût des biens et services européens.
Si cette politique a porté ses fruits, elle a, en revanche, pénalisé l’économie. En ne relevant pas ses taux directeurs en octobre, la BCE relâche légèrement la pression économique, tout en restant prudente quant à l’évolution de l’inflation.
Autre signal de ralentissement : l’évolution du taux d’usure, ce plafond que les taux d’intérêt globaux des prêts immobiliers ne peuvent pas dépasser. Pour novembre 2023, ce taux s’élève à 5,91 % pour les prêts sur vingt ans et plus, contre 5,80 % en octobre, une augmentation certes, mais modérée. Pour rappel, le taux d’usure avait progressé de 0,20 % à 0,30 % chaque mois depuis février dernier.
Le taux d’usure est calculé sur la base des taux des prêts accordés les mois précédents. Ce qui signifie que sa faible hausse pour novembre 2023 reflète une augmentation moins prononcée des taux immobiliers depuis la rentrée.
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Les banques relancent leur production de crédit immobilier
Un autre indicateur du ralentissement est la durée moyenne que mettent les banques pour formuler une offre commerciale aux clients demandant un crédit. Selon Cafpi, en octobre, ce délai est revenu à 14 jours, soit 8 jours de moins qu’en janvier. Il s’agit du délai le plus court depuis novembre 2021, date qui marque le début de l’augmentation des taux.
Selon Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’Union des intermédiaires de crédit, les banques sont désormais plus enclines à faire quelques gestes commerciaux à leurs clients, comme la réduction des frais de dossier ou des offres de prêts bonifiés plus généreuses en fonction des profils et des projets d’achat.
« L’accès au crédit est effectivement moins difficile qu’en début d’année, mais il reste encore beaucoup à faire pour réellement stimuler le marché. Cela pourrait également impliquer d’éventuels assouplissements que le Haut Conseil pour la Stabilité financière pourrait annoncer lors de sa réunion en décembre.»
Bérengère Dubus
Le prix de la pierre peine encore à baisser
Malgré ces premiers signaux encourageants, un autre paramètre bloque encore la reprise du marché : le prix de la pierre. Si certaines villes ont entamé une diminution du prix de l’immobilier, cette baisse s’avère particulièrement lente. Les vendeurs peinent à « brader » leurs biens et se refusent à perdre en plus-value. En parallèle, le prix de la pierre a même augmenté dans certaines régions. Un indicateur qui démontre parfaitement la difficulté qu’éprouve le marché à s’ajuster.
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