Après une décennie à constater la hausse de ses prix, le marché immobilier suisse serait-il en passe de suivre la voie tracée par son homologue français ? Désormais bien installée en France, la baisse des prix de l’immobilier pourrait en effet frapper prochainement aux portes de la Suisse. Une récente publication de l’Office fédéral de la statistique (l’OFS, l’équivalent de notre Insee), le nombre de logements vacants a très nettement progressé entre 2013 et 2014, attestant ainsi de l’attentisme des acheteurs face à des prix jugés excessifs.
En Suisse aussi les vendeurs ne trouvent plus d’acheteurs
Au cours de ces dix dernières années, les prix de l’immobilier Suisse n’ont eu de cessent d’afficher une insolente progression. Enregistrant une hausse annuelle moyenne de l’ordre de +5%, ces derniers s’établissent aujourd’hui à des niveaux que les candidats à l’achat ont de plus en plus de mal à supporter. Dans un tel contexte, rien d’étonnant donc à ce que l’OFS fasse désormais état d’une hausse croissante des logements vacants. Entre des acheteurs confrontés à des prix qu’ils ne peuvent plus soutenir et des vendeurs qui hésitent encore à revoir leurs prétentions à la baisse, le volume de logements disponibles s’est littéralement envolé (+14% entre 2013 et 2014 pour s’établir à 1,08% du parc immobilier). Dans le détail, si les maisons individuelles ne trouvant pas preneur ont progressé de +12%, les logements neufs vacants ont quant à eux bondi de +21% en un an.
Suisse : le nombre de logements vacants s’envole
Les vendeurs suisse (qu’ils soient particuliers ou promoteurs) éprouvent donc de plus en plus de difficultés à trouver des acquéreurs potentiels prêts à payer le prix affiché et ce, sur l’ensemble du territoire. Si le Nord-Ouest du pays semble pour l’heure relativement épargné par cette tendance, ce n’est en revanche pas le cas des cantons situés en zone frontalière et autour du lac Léman. Avec quelques 832 logements inoccupés, le canton du Jura voit ainsi ces derniers progresser de 13,9%. Quant au canton de Vaud, il affiche un volume de logements vacants en hausse de +29,8%. Dans le détail, les logements en quête d’acquéreurs progressent de +7,7% à Genève, +21,1% à Fribourg et de +28,9% à Neuchâtel.
Le marché immobilier se rééquilibre
Si l’on en croit la société Acanthe spécialisée en expertise immobilière, le nombre de transactions auraient en un an chuté de -17% sur l’ensemble du territoire (donnée recueillie auprès d’une centaine de courtiers immobiliers). Afin d’expliquer ce repli significatif des ventes, Charles Spierer, président de CGi Immobilier, souligne que « le marché immobilier entre Lausanne et Genève est entré dans une nouvelle phase. Une situation «typique, qui a lieu dans tous les marchés du monde ». Selon lui, cette période de rééquilibrage qui semble également toucher les villes françaises frontalières ne devrait toutefois pas s’éterniser. Entre 6 et 9 mois de latence devraient ainsi être nécessaires avant que les acheteurs ne prennent les rênes du marché et ne fassent céder les vendeurs.
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