La France emprunte actuellement auprès des marchés financiers à des taux historiquement bas. Vendredi dernier, le taux à 10 ans a atteint 2,414%, un record pour le pays.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est ce qui résume la situation du marché obligataire, endroit incontournable où s’échange la dette des Etats. En ce moment, la situation est extrêmement profitable à la France qui peut emprunter avec des taux de 2,5% en moyenne pour un prêt sur 10 ans. Le fait d’avoir perdu le triple A en début d’année et la victoire de François Hollande en mai dernier n’ont pas pesé sur les capacités d’emprunt de la France. Au contraire, pour les investisseurs financiers, Paris reste stable économiquement contrairement à d’autres pays de la zone euro.
Si la France est tout de même impactée par la crise, la situation n’est pas aussi catastrophique qu’en Grèce. Cet Etat est au bord de la faillite depuis plusieurs mois et les différents plans de soutien mis en place par les pays membres de la zone euros ou le FMI (Fonds Monétaire International) ne suffisent pas à relever Athènes. Se refinançant à un taux de 6,7%, l’Espagne connaît également de graves difficultés économiques et peine à sauver Bankia, la troisième banque du pays. L’Italie s’ajoute également à la liste des Etats européens en détresse et les récents séismes qui ont touché la région d’Emilie-Romagne ne vont pas arranger les choses. Rome emprunte actuellement à 6% mais ce taux pourrait augmenter prochainement.
La situation économique de ces pays du sud étant incertaine, le marché favorise des Etats plus stables et qui seront capable de rembourser rapidement, comme l’Allemagne et la France. Berlin profite en ce moment d’un taux d’intérêt de 1,3%. Même le Royaume-Uni qui se remet difficilement de la crise peut emprunter à un taux très bas, soit 1,6%, le taux le plus bas depuis 1703.
En France, pour les particuliers, ce recul des taux pourrait avoir des répercussions positives. Les taux immobiliers, déjà très bas, sont susceptibles de poursuivre leur baisse. Mais les acheteurs n’en profiteront pas plus qu’aujourd’hui. En effet, le contexte économique tendu qui touche notre pays, a rendu les banques frileuses et elles n’octroient leurs prêts immobiliers qu’aux meilleurs dossiers. En baissant leur taux d’intérêt elles continueront à être très sélectives pour éviter d’avoir des emprunts non remboursés. La seule consolation pour le particulier est de constater qu’en ce moment notre pays fait des économies grâce à ces taux d’intérêts à 2,5%, ce qui évite pour l’instant au contribuable de se serrer un peu plus la ceinture.
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