La tendance à la hausse des prix immobiliers engagée depuis plusieurs mois se poursuit inexorablement. Une situation qui pénalise fortement le marché du crédit immobilier qui enregistre une baisse de 5 % de la production de prêt, en rythme annuel pour le mois de février.
Un ralentissement de l’activité qui affecte les ménages les plus modestes, leur capacité d’emprunt étant remise en cause. Alors que les taux d’intérêt restent relativement stables (environ 1,48 % sur 20 ans) et attractifs pour les souscripteurs.
D’après l’étude menée par l’Observatoire du Crédit Logement, au mois de février, la durée moyenne d’un prêt s’établit aux alentours de 18 ans (218 mois pour être précis). De plus, le nombre de crédits sur 20 et 25 ans a tendance à s’amenuiser aux profits de durées plus grandes.
Les banques à la reconquête des primo-accédants
Alors que la tendance ces dernières années était au recentrement des prêts autour de durées inférieures à 25 ans, les banques proposent (de nouveau) des prêts sur 30, voir même 35 ans. L’objectif affiché est de resolvabiliser le plus de ménages modestes ainsi que de favoriser l’octroie de crédits aux primo-accédants.
La directrice des relations banques du site Vous Financer précise le public concerné par cette mesure :
Ces offres sont réservées plutôt aux primo-accédants qui profitent de cet allongement des durées pour emprunter davantage, mais aussi à des investisseurs ou multipropriétaires qui ne veulent pas trop alourdir leurs remboursements mensuels.
En effet, ces jeunes acquéreurs ont été lésés par le recalibrage du prêt à taux zéro (PTZ) ainsi que la suppression de l’APL Accession et le retour de l’apport personnel voulu par la Banque de France.
En l’absence de tels dispositifs de soutien, la solvabilité des ménages se dégradent et les établissements bancaires se montrent plus réticents à octroyer un crédit. En parallèle de ce mouvement, le nombre de primo-accédants candidats a reculé. Par exemple, chez Cafpi, le dépôt de dossiers de ce type de clientèle a chuté de 46 % en février.
En instaurant des prêts sur 30 et 35 ans, les banques souhaitent endiguer la perte de ces profils et les aider à concrétiser leur première acquisition immobilière. Mais compte tenu de l’allongement de leurs durées, ces crédits ne sont-ils pas plus chers ?
Emprunter sur 30 ans est-il plus coûteux ?
Les taux d’intérêt sur les emprunts de périodes longues ont diminué, affichant des montants compris entre 1,75 et 2 % sur 30 ans contre 1,6 % sur 25 ans. L’écart entre les différentes périodes d’engagement s’est considérablement réduit, rendant plus avantageux les prêts sur de grandes durées. Au préalable, il était impossible d’accroître sa capacité d’emprunt ou encore de réduire ses mensualités de manière conséquente, à cause des taux en vigueur précédemment.
Les premiers mois de 2018, dans certains établissements de prêt immobilier, font état d’un écart de seulement 0,15 %. Bien qu’il existe un réel coût supplémentaire, celui-ci demeure faible. De quoi faire réfléchir la plupart des primo-accédants et les inciter à se tourner vers ces « nouveaux prêts ». In fine, plus de ménages auront la possibilité de souscrire un contrat d’emprunt compte tenu des échéances de remboursement spécifiques. Leur pouvoir d’achat s’en retrouvera grandi et ils pourront concrétiser leur achat immobilier.
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