Le prêt à taux variable est-il intéressant en 2024 ?
Il a refait surface timidement en septembre 2022, le prêt à taux variable, oublié depuis les années 2000, pose toujours autant de questions sur son usage considéré pour la plupart comme risqué. S’il est principalement proposé lors de baisses des taux, il a quelque peu décontenancé les emprunteurs en revenant sur le devant de la scène du crédit immobilier au début de leur mutation. Il y a un an et demi, quand le taux variable, également appelé taux révisable, réapparaît, les crédits d’emprunt se font à taux fixes et seulement 0,4 % à 1,5 % d’entre eux sont révisables. La raison ? Le vent commence à tourner et la hausse des intérêts d’emprunt commence à s’inviter doucement, mais sûrement, dans l’intégralité des établissements bancaires. Le moment ne semble donc guerre propice à cette pratique pour les emprunteurs et pour les banques, qui, par ailleurs, n’ont aucune capacité de projection à l’époque.
En 2023, le taux variable est imaginé comme une des solutions à l’accès au crédit immobilier, complètement ralenti par les conditions du taux d’usure.
Mais l’année prochaine, la donne pourrait changer. En effet, le ralentissement de la hausse des taux et la baisse annoncée dans les mois à venir par les courtiers pourrait bien redonner un coup de fouet aux taux variables. Sans parler des taux directeurs, particulièrement influents sur les taux d’emprunt immobilier, pour lesquels une baisse est envisagée à la fin du 1er trimestre.
Toutefois, les économistes préfèrent jouer la carte de la sécurité et minimiser les prévisions trop hâtives. En effet, avant de constater le grand retour des taux révisables, il faut imaginer la mise en place d’une véritable stratégie commerciale bancaire en ce sens.
À qui s’adressent les taux variables ?
Si le taux variable s’avère plus risqué qu’un taux fixe, c’est parce que, comme son nom l’indique, son taux d’intérêt change au cours de la vie du crédit. Et cette évolution n’est pas du sort des banques, mais son taux varie en fonction du taux de référence Euribor. Chaque année, un nouveau taux peut être appliqué et différé de plus ou moins 1 point par rapport au taux de base et selon les contrats. De ce fait, un taux à 3 % peut fluctuer entre 2 % pour sa valeur la plus basse et 4 % pour la plus haute.
Or, selon le profil emprunteur, le taux variable peut être périlleux. C’est pourquoi il ne s’adresse pas aux novices du crédit immobilier et de la finance, mais aux investisseurs expérimentés. Les primo-accédants ne sont donc pas la cible des taux variables, mais les investisseurs locatifs en revanche peuvent y avoir recours et profiter de la déduction fiscale des intérêts d’emprunt pour en tirer parti. De même, les emprunteurs à la limite du taux maximal d’endettement ont tout intérêt à privilégier les taux fixes, beaucoup plus protecteurs en cas d’aléas de la vie.
Il n’est donc pas exclu que les taux variables soient de plus en plus utilisés en 2024, suite à l’évolution positive attendue par le paysage bancaire. Comme tout financement à moyen ou long terme, il conviendra, toutefois, d’étudier les profils et la capacité emprunteur à l’aide d’un courtier ou d’un gestionnaire en patrimoine, mettant au point une véritable stratégie financière sur mesure.
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