Qu’il semble loin le temps où l’on empruntait à tout va, le temps où le prêt immobilier battait tous les records (2007). Dans sa dernière publication, l’Observatoire Crédit Logement / CSA anticipe en effet une importante dégradation du volume de prêts immobiliers octroyés en 2012. Une dégradation principalement alimentée par le retour de la hausse des taux et les incertitudes pesant actuellement sur notre économie.
Le 19 janvier dernier, la FBF (Fédération bancaire française) rendait publique une enquête de la Sofres mettant en lumière les craintes des particuliers en matière de prêt immobilier. On y apprenait ainsi qu’en ce début d’année 2012 seul 4% des français envisageaient de souscrire un prêt immobilier d’ici les six prochains mois (contre 4,8% en 2010). Dans son dernier baromètre, dévoilé ce jeudi 26 janvier, l’Observatoire Crédit Logement / CSA dresse une perspective similaire, pronostiquant une baisse extrêmement marquée du volume de prêts accordés cette année.
Sans atteindre les niveaux records observés en 2007 (170,2 milliards octroyés), le marché du crédit immobilier s’est relativement bien tenu en 2011 (160 milliards, en recul de seulement 5% par rapport à 2010). Selon l’Observatoire dirigé par Michel Mouillart, si le rabotage du dispositif de défiscalisation Scellier et la refonte du PTZ+ ont su soutenir la demande en cette fin 2011 en poussant les emprunteurs à précipiter leur projet, il ne devrait pas en être de même pour l’année à venir. L’économiste estime ainsi que le montant global des crédits immobiliers accordés en 2012 enregistrera probablement une forte décrue (-20%) pour s’établir à 130 milliards, un niveau que l’on n’avait plus observé depuis 2004.
Si l’attentisme des emprunteurs, habituel en temps de crise, pourra en partie expliquer le net recul prédit par l’Observatoire, il ne s’agira toutefois pas là de l’unique source de dégradation. La récente modification du prêt à taux zéro Plus (excluant désormais l’achat de logements anciens), la diminution des avantages liés au dispositif Scellier et la hausse des taux d’emprunt devraient eux aussi fortement impacter la demande de crédits.
Concernant les taux de prêt immobilier, le baromètre publié par l’Observatoire fait état d’une progression moyenne de +0,4% sur ce début d’année. Encore en deçà de la barre fatidique des 4% en décembre dernier (3,94% en moyenne), les taux pourraient fort bien atteindre les 4,25% à la fin du premier semestre 2012.
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