Les candidats d’extrême droite
Marine Le Pen
La chef de file de « M la France » et candidate d’extrême droite Marine Le Pen suggère pour « soutenir les familles françaises » de :
- Lancer un « plan de réhabilitation de l’habitat ancien grâce à des aides efficaces » ;
- Instaurer un prêt à 0 % pour les jeunes ménages tricolores. Crédit qui se muerait en subvention pour les foyers dans lesquels naît un troisième enfant ;
- Construire en 5 ans 100 000 nouveaux logements destinés aux étudiants ;
- Eriger, annuellement, 100 000 logements sociaux dont 20 000 seraient réservés aux jeunes travailleurs ;
- Créer un Fonds de Garantie des Loyers pour prémunir les propriétaires lésés.
Eric Zemmour
Eric Zemmour, chef de file nationaliste du mouvement « Reconquête », dévoile différentes mesures visant à reconsidérer et re-flécher la notion de logement social vers un usage strictement et exclusivement français. Il plaide également pour l’accession sociale à la propriété en suggérant que les offices HLM soient contraints juridiquement de vendre leur patrimoine dans les collectivités locales comptant déjà plus d’un tiers de logements sociaux.
Enfin, sur le plan de la propriété immobilière pour tous, le candidat d’extrême-droite s’engage à :
- Faire pression sur les banques pour que leurs conditions d’octroi de crédits immobiliers soient assouplies et que plus de citoyens obtiennent un emprunt en vue d’acheter un bien ;
- Supprimer les droits de mutation à titre onéreux (taxe composant les frais de notaire à assumer lors d’une vente immobilière) jusqu’à 250 000 € pour les primo-accédants désirant acheter leur résidence principale ;
- Déduire de 50 % sur 5 ans dans le calcul de son impôt sur le revenu (IR) les intérêts d’un emprunt ayant servi à l’acquisition d’une résidence principale ;
- Diminuer de 30 à 15 ans la durée de détention offrant exemption intégrale des impôts et prélèvements sociaux sur la plus-value lors d’une vente immobilière ;
- Déterminer un moyen fort pour que les propriétaires ne pâtissent plus de la hausse des prix du marché ;
- Extraire la résidence principale du calcul de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ;
- Protéger le « droit à la propriété » en expulsant en moins de 72h tout squatteur de logement, par le biais du recours obligatoire et préfectoral de la force publique ;
- Relancer la construction d’habitations en « mettant fin à l’inflation des normes » ;
- Concevoir une procédure unique et simplifiée pour les conséquentes opérations de construction et d’aménagement, en raccourcissant de 18 à 6 mois le délai pour traiter un recours dans le cadre de l’urbanisme ;
- Pénaliser tous les recours abusifs qui contrecarrent la fondation de nouveaux logements ou entravent la transformation de bureaux en habitations.
Les candidats de la droite et du centre
Valérie Pécresse
La candidate LR (Les Républicains), Valérie Pécresse, a développé dans son programme de campagne une myriade de propositions visant le logement et l’accession à la propriété. La présidente de la région Ile-de-France recommande la construction de 500 000 nouveaux logements par an :
- En créant, tel que l’avance aussi Eric Zemmour, « une procédure unique pour toutes les grandes opérations d’aménagement et en ramenant de 18 à 6 mois le délai de traitement des recours en matière d’urbanisme » ;
- En redynamisant la conception de logements sociaux via la diminution de 10 % à 5,5 % de la TVA sur la construction ;
- En réduisant par 2 d’ici à 2030 le nombre de bureaux vacants, en intégrant notamment dans les PLU (plan local d’urbanisme) qu’ils soient systématiquement transformer en logements.
La militante de droite désire également accompagner et soutenir les administrés qui se déportent vers les campagnes françaises en allégeant les contraintes à la construction dans les villes et villages ruraux. Pour ce faire, elle voudrait permettre aux maires d’adopter localement la vocation nationale de « zéro artificialisation nette » et d’utiliser les friches que leurs collectivités possèdent pour ériger des logements. Elle souhaiterait par ailleurs accentuer la réhabilitation des centres-bourgs dévalorisés et dégradés en y démocratisant les aides à la rénovation et en y fondant des logements inclusifs et des habitations dédiées aux ainés.
Enfin, sur le pan de l’achat immobilier, Valérie Pécresse veut « bâtir une France de propriétaires » en :
- Consolidant les aides à l’accession : généralisation du prêt à taux zéro (PTZ) aux territoires ruraux et renforcement du dispositif en augmentant l’enveloppe à 46 000 € pour un couple contre 32 000 € aujourd’hui ; restauration de l’APL accession pour les ménages modestes ;
- Offrant à tous les actifs détenant un contrat de travail ne leur permettant pas de contracter un crédit immobilier (CDD, intérim, saisonniers, indépendants, entrepreneurs, …) une caution solidaire pour servir de garantie auprès des organismes de financement ;
- Développant le bail réel solidaire qui donne la possibilité aux jeunes de devenir propriétaires en contrepartie d’un loyer ;
- Adopter une loi ferme sur les droits des propriétaires (logements, terrains, garages) avec une tolérance zéro pour les squatteurs.
Nicolas Dupont-Aignan
Plaidant également pour une nation de propriétaires, le chef de file de « Debout la France » Nicolas Dupont-Aignan, vise l’objectif de 70 % de ménages tricolores ayant acheté leur bien immobilier. Soit annuellement 800 000 nouveaux accédants contre 600 000 actuellement. Pour parvenir à cette perspective, il propose de :
- Renforcer le PTZ : élever la durée de différé d’amortissement en incluant les tranches de revenus médians, et en le fléchant exclusivement vers l’ancien rénové ou le neuf ;
- Mettre en place une garantie de l’Etat pour sécuriser une partie de l’apport personnel ;
- Recommander aux occupants de logements sociaux un contrat de location accession afin de transformer en échéances de remboursement anticipé leur loyer mensuel et établir une option d’achat au bout de 10 ans ;
- Instaurer un fonds public pour l’habitat afin d’acquérir des biens ruraux en mauvais état : les logements seraient octroyés sur dossier à des Français encore non propriétaires en contre partie de l’engagement de leur part de les restaurer et d’y rester vivre pour une durée de 10 ans. Passé ce délai ils en deviendraient officiellement propriétaires ou le restitueraient au fond public.
Jean Lassale
Le candidat de droite Jean Lassale, tête de proue du mouvement « La France Authentique », souhaiterait pour sa part :
- Améliorer l’offre de logements sociaux à faibles loyers pour les ménages en difficultés économiques ;
- Relever le montant de l’allocation personnalisée au logement (APL), en particulier pour les jeunes, et « revenir sur la réforme de 2020 qui a fait plus de perdants que de gagnants » ;
- Renforcer l’application de l’encadrement des loyers en surveillant et contrôlant davantage le dispositif. A Paris, une habitation louée sur deux ne respecterait pas cette consigne ;
- Privilégier un accès au logement pour les locaux et les primo accédants avant de favoriser les biens secondaires et les résidences touristiques ;
- Promouvoir le modèle de la location-accession afin que le locataire fasse l’acquisition du bien lorsque le montant des mensualités correspondent à la valeur de l’habitation.
Emmanuel Macron
Pour l’heure encore assez peu prolixe sur tous les contours de son programme, l’actuel président de la République et candidat Emmanuel Macron a tout de même dévoilé quelques informations sur son projet entourant la résidence principale. Le chef de file du mouvement « En Marche » suggère de poursuivre son grand chantier de financement de rénovation de logements en s’attaquant à 700 000 habitations par an sur 5 ans. Il entend également amplifier la caution publique pour les locataires afin de favoriser l’accès au logement tout en pénalisant les mauvais payeurs.
Les candidats de la gauche et d’extrême gauche
Anne Hidalgo
L’actuelle maire de Paris et candidate de gauche Anne Hidalgo propose pour sa part de miser essentiellement, pour la « reconstruction de ce siècle », sur des logements bas carbone via un grand plan pluriannuel de rénovation énergétique. Pour y parvenir, la militante s’engage à ce qu’aucun frais ne soit déboursé par les propriétaires pendant les travaux et que le remboursement ne soit effectué qu’au moment de la revente du bien ou de sa transmission, selon le niveau de revenus.
Pour combattre la spéculation immobilière et soutenir plus fermement l’accession à la propriété, l’édile de la Ville Lumière désire encourager la création de foncières publiques dans lesquelles s’associeraient la Caisse des dépôts dans tous les territoires de l’Hexagone. Et pour qu’aucun ménage ne soit contraint de dépenser plus du tiers de ses ressources pour se loger, la candidate plaide pour un « bouclier logement » qui ressemblerait à une allocation logement complémentaire, attribués sur critères de revenus.
Pour finir, comme nombre de ses concurrents, Anne Hidalgo se montre également favorable à un meilleur encadrement des loyers, mais en fonction de la performance énergétique du bien.
Yannick Jadot
Yannick Jadot, candidat EELV (Europe Ecologie Les Verts), prône fidèle à ses valeurs environnementales d’élever encore plus haut les normes encadrant la conception et la construction de bâtiments afin d’intégrer complètement l’adaptation au changement climatique. Le militant du développement durable propose de surcroit d’en finir avec les 5 millions de passoires thermiques restantes sur le territoires en accélérant leur rénovation lors des 10 prochaines années, par le biais d’une obligation légale ou d’une avance sur travaux pour les ménages modestes.
Jean-Luc Mélenchon
Dans son programme « L’avenir en commun », le candidat de LFI (La France Insoumise) Jean-Luc Mélenchon a consacré une part non négligeable au thème de l’habitat, un sujet qui lui est cher. Le militant suggère de :
- Créer une sécurité sociale du logement en mettant en place une garantie universelle des loyers via une caisse de solidarité nationale. Elle agirait ainsi en substitution des locataires en difficulté pour payer leur occupation du logement ;
- Développer une politique active de lutte contre les logements vacants ;
- Augmenter les APL ;
- Construire 20 000 habitations sociales par an ;
- Pénaliser les syndic qui ne remplissent pas envers les locataires et propriétaires les missions pour lesquelles ils sont assignés ;
- Mieux encadrer les loyers avec une décote obligatoire de 20 % sur les loyers médians en zones tendues et avec la mise en place d’un contrôle sérieux de la part des collectivités locales ;
- Stopper les ventes immobilières à la découpe ;
- Interrompre immédiatement les avantages fiscaux favorisant l’investissement locatif privé ;
- Minimiser la transformation de logements en habitations touristiques professionnelles, limiter à 60 jours les locations de courte durée et taxer les plateformes telles que Airbnb ;
- Durcir l’imposition sur les hautes transactions immobilières ;
- Mettre un frein aux marchands de sommeil et aux bailleurs mal intentionnés en introduisant un « permis de louer » visant à vérifier l’état et la qualité des logements avant leur mise en location ;
- Initier un PTZ pour les bailleurs sociaux ;
- Cesser la dégressivité de la taxe sur les plus-values foncières ;
- Lancer un plan de financement conséquent pour la rénovation écologique de l’habitat afin d’aboutir pour la totalité du parc à un niveau de classe énergétique A ou B avant 2050.
Fabien Roussel
Le candidat du PCF (Parti Communiste Français) Fabien Roussel entend, de son côté, lutter pour le « droit au logement » en élevant de 175 000 à 500 000 en 5 ans le nombre de logements étudiants. Les jeunes travailleurs ne seront pas oubliés par le militant qui souhaite mener, en leur faveur, un plan de déploiement et de constructions de foyers. Enfin, le député du Nord désire alourdir drastiquement les sanctions envers les bailleurs non respectueux de l’encadrement des loyers dans les villes au marché immobilier tendu, et veut réduire à un maximum de 20 % des ressources du ménage la quittance globale.
Sur le plan pur de l’urbanisme, Fabien Roussel préconise la soumission au Parlement d’une loi de programmation. Cette dernière viserait à obliger les Français à la rénovation énergétique « performante, sociale et progressive » de leurs logements d’ici à 2040 et à la réhabilitation générale des passoires thermiques pour 2030.
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