Vers un premier trimestre 2019 empli d’incertitudes
Avec l’arrivée du prélèvement de l’impôt à la source, certains ménages craignent qu’il devienne dès lors plus difficile d’obtenir un prêt immobilier. En cause, la baisse du salaire net qui apparaît sur les bulletins de paie. À première vue, le nouveau mode de prélèvement de l’impôt sur le revenu n’aura pas de grandes conséquences sur le budget de la plupart des contribuables mensualisés. Mais le fait que cette somme soit désormais déduite du salaire et non plus prélevée indépendamment pourrait bien peser lourd dans le calcul du taux d’endettement et faire baisser les sommes prêtées par les banques.
Prélèvement à la source et taux d’endettement
Lorsqu’un ménage se présente devant une banque avec un projet d’achat immobilier, celle-ci calcule le taux d’endettement de ses futurs acheteurs afin de connaître l’impact du remboursement d’un prêt immobilier sur leur budget mensuel. Ce taux maximal d’endettement, les banques le fixent généralement autour de 33 %. Pour le calculer, elles prennent en compte les revenus du ménage d’un côté et les charges de l’autre. La somme restante est qualifiée de « reste à vivre ». Elle doit permettre au ménage de régler les frais divers comme l’alimentation, les loisirs, mais également les impôts. Or, ceux-ci seront prochainement directement déduits des salaires ce qui pourrait impacter la capacité d’emprunt des acheteurs et donc leur pouvoir d’achat immobilier.
Vers des crédits immobiliers à deux vitesses ?
Certaines banques ont déjà annoncé qu’elles se montreraient plus souples avec leurs futurs clients dans l’étude des dossiers de demande de prêt, lorsque le prélèvement à la source sera effectif. Quant aux experts immobiliers, les uns se montrent rassurants, arguant que les banques devront dès 2019 prendre en compte le salaire net imposable et non le seul salaire net pour le calcul du taux d’endettement.
D’un autre côté, il est à redouter un traitement à deux vitesses des dossiers de demande de prêt. Les meilleurs profils emprunteurs présentant les revenus les plus avantageux ayant davantage de chances d’être ménagés par rapport aux clients plus modestes. En bref, un cas par cas qui ne semble pas inquiéter le Gouvernement, confiant avec un impôt prélevé désormais en temps réel sur 12 mois et non 10 comme c’était le cas jusqu’à aujourd’hui.
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