Les neuf mois de mise en application de la Loi Duflot, les nombreuses rectifications que la ministre a apportées et autres efforts n’ont pas suffi à dissiper les nuages qui assombrissent le ciel de l’immobilier français.
Certains professionnels pessimistes déclarent haut et fort qu’ils ne sont pas convaincus par le dispositif Duflot. D’autres observateurs, plus positifs, choisissent leurs mots mais reconnaissent la fragilité de leurs arguments.
Et l’investisseur moyen, sur lequel Cécile Duflot compte, cherche toujours la raison d’y croire et hésite encore à se jeter à l’eau.
En ce début de 4ème trimestre, on trouverait donc tout dans le marché immobilier français: les bons signes comme les mauvais indices.
Sur les plans national et régional, les investissements dans le logement locatif ont enregistré un léger mieux ces derniers mois, donnant ainsi l’impression qu’une reprise du marché immobilier était amorcée. L’investissement Duflot aurait-il décollé?
Si tel était le cas, un impact positif sur la courbe du marché immobilier ne devrait pas tarder à se confirmer.
L’amorce d’une augmentation des taux de crédits immobiliers, qui se situent aujourd’hui autour de 3%, est également une autre raison pour dire que la tempête immobilière serait derrière nous.
Cette remontée des taux influencerait-elle les particuliers ayant un projet immobilier à franchir le cap avant qu’il ne soit trop tard, relançant ainsi un marché désespérément en berne?
Cependant, nous savons qu’un indicateur positif ou deux ne peuvent suffire à transformer tout le paysage immobilier français.
Quelques vérités premières méritent d’être rappelées pour relativiser ce que certains n’ont pas hésité à qualifier «d’embellie».
Tout d’abord, durant les 3ème et 4ème trimestres d’une année civile, les ventes de l’immobilier progressent systématiquement.
Cette tendance est une évolution cyclique et constante du marché immobilier français. En effet, l’été est la période des mutations professionnelles, des vacances scolaires et, par conséquent, celle des déménagements.
Quant à la rentrée de septembre et durant tout l’automne, c’est le moment où les investisseurs se pressent pour bénéficier des avantages fiscaux d’une loi de finance sur l’année en cours.
Outre la peur de l’augmentation des taux d’intérêts, un autre élément exceptionnel entre aussi en jeu dans cette amélioration de l’immobilier en France: la future augmentation des droits de mutation à compter du 1er janvier 2014.
Cette taxe qui, au terme de l’article 58 de la Loi des Finances pour 2014, pourra passer de 3,8% à 4,5%, coûtera en moyenne 2600 euros de plus pour une transaction classique.
Aussi, nombre d’acquéreurs de biens immobiliers seraient-ils tentés de finaliser leur achat avant que cette mesure ne soit mise en application?
On peut s’interroger…
En somme, il faudra peut-être attendre de voir si une ou deux hirondelles sont capables d’en attirer d’autres pour faire, dans les cinq ou six mois à venir, le printemps de l’immobilier en France.
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