De fortes disparités entre grandes métropoles et villes moyennes
Le phénomène de « désertion » touche surtout les villes ayant une population comprise entre 100 000 et 200 000 habitants. On note la présence notamment de Tarbes, Béziers, Brive ou encore Agen. Celles-ci affichent un taux de logements vacants supérieur à 10 %. Une tendance qui peut s’expliquer par une activité économique décroissante.
Dans les aires urbaines de plus de 500 000 habitants, ce taux n’est pas aussi élevé. En 2014, il atteignait 6,8 % en moyenne. Cette catégorie regroupe notamment Paris (6,4 %), Rennes (6,3 %), Bordeaux (5,6 %) ou encore Nantes (5,4 %). Autant de métropoles dynamiques ayant un fort bassin d’emploi, une population étudiante et active en hausse…
« Les logements peuvent être vacants pour plusieurs raisons : mise en vente, travaux, changement de locataire. En théorie, ces situations sont de courte durée. Mais, dans certaines zones, les logements restent vides plus longtemps, parfois des années entières. […] Le taux de vacance est strictement lié à l’attractivité du territoire », stipule l’étude de la Fnaim.
Dans certaines villes, la hausse de logements vacants est paradoxalement inverse à la croissance démographique. À Toulouse par exemple, la population a augmenté de 28 % en 15 ans alors que le nombre de biens inoccupés stagne. Il semble donc qu’il y ait d’autres facteurs expliquant ce phénomène de désertion des zones urbaines centrales. Des points que les mairies souhaiteraient rectifier afin de dynamiser à nouveau leurs communes.
Peut-on endiguer cette augmentation de logements vacants ?
Souvent délaissés à cause de leurs bâtiments anciens et inadaptés (absence de parking…), les centres-villes de ces petites agglomérations peinent à retenir leurs locataires. La fermeture de plusieurs commerces de proximité, la baisse des subventions permettant d’organiser des événements culturels ainsi que la présence d’un réseau de transports en commun peu développé contribuent à ces départs. Les ménages préférent s’installer dans des logements neufs, aménagés, en périphérie de ces petites villes où les nouveaux centres commerciaux se sont implantés.
Face à cette situation, de nombreuses mairies se demandent s’il existe un moyen pour dynamiser ces zones ?
La démolition et la reconstruction de certains quartiers apparaissent évidentes mais cela se heurte parfois à des contraintes législatives, patrimoniales… Agir sur l’habitat aura forcément un impact positif sur le retour des locataires en centre-ville. Cependant, l’action publique ne doit pas se limiter uniquement à cela, il faut impulser : le développement du réseau de transport en commun, le soutien des commerces de proximité, la mise en place de politique publique favorable, l’animation culturelle des quartiers…
Autant de points qui nécessitent l’appui financier des collectivité territoriales et de l’Etat. Chose qui s’avère en contradiction avec les restrictions budgétaires actuelles. Cela pourrait également susciter l’intérêt des investisseurs immobiliers y voyant ainsi l’opportunité de s’implanter dans de nouvelles zones. Ces mêmes zones qui bénéficient d’aides comme le dispositif de défiscalisation Pinel. Celui-ci a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2021.
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