L’accession à la propriété est encore possible pour les ménages modestes, voire très modestes, mais au prix de sacrifice énormes. Ce sont là les conclusions de l’étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes), sur l’accession à la propriété des ménages pauvres et modestes. Contrairement aux idées reçues, les particuliers avec de faibles revenus ne sont pas exclus du circuit de l’accession à la propriété. Au contraire, ils sont même plus nombreux à devenir propriétaires, comparé à d’autres catégories sociales, grâce notamment aux aides gouvernementales comme le PTZ+.
Mais le rêve de propriété à un coût beaucoup plus lourd pour eux. Malgré des politiques de soutien qui permettent de les soulager depuis les années 1990, les ménages pauvres et modestes ne parviennent à acheter un bien immobilier qu’en s’endettant fortement. Ce taux d’endettement n’a d’ailleurs pas cessé de progresser.
Pour devenir propriétaire, un ménage modeste devra consacrer 6,9 années de ses revenus au remboursement de son crédit immobilier, soit 1,7 année supplémentaire qu’un ménage moyen ou aisé. Il doit également contracter des prêts à l’habitat plus longs. Résultat, le taux d’effort des ménages pauvres et modestes était de 37% en 2010, alors que celui des ménages moyens ou aisés atteignait 31%.
Pour trouver des prix qui correspondent leurs niveau de revenus, les ménages modestes doivent également s’éloigner davantage des grandes agglomérations et des bassins d’emplois. Un coût supplémentaire se rajoute alors, celui du transport, qui n’a pas cessé d’augmenter ces dernières années et qui achève de plomber leur budget. Un sacrifice qu’ils sont encore prêts à consentir pour un acte de propriété, quitte à s’endetter davantage.
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