Et si les banques arrêtaient de prêter ? Peu réjouissant pour les candidats à l’achat, ce scénario est pourtant défendu par bon nombre d’observateurs.
Crédit : les banques changent leur fusil d’épaule
Dans un contexte de remontée des taux, les prétendants à l’emprunt sont de plus en plus nombreux à vouloir profiter, tant qu’ils le peuvent encore, des taux bas. Si l’envolée de la distribution de crédits avait dans un premier temps de quoi ravir les établissements financiers, ceux-ci se sont vite retrouvés submergés par un exceptionnel volume de demandes. « Les retards sont devenus un fait courant dans le traitement des dossiers. Toute la chaîne du financement immobilier tourne désormais au ralenti dans les banques », expliquait à ce propos le courtier Credixia. Devant cet afflux de dossiers qu’elles n’arrivent pas à traiter en temps et en heure, les banques tentent désormais par tous les moyens de freiner les velléités d’emprunt des particuliers (certaines misant sur une hausse des taux, d’autres sur des critères d’octroi durcis).
Les banques se font de moins en moins prêteuses
Après s’être livrés une concurrence acharnée pour s’attirer toujours plus de clients, les établissements chercheraient donc désormais à inverser la tendance et à réduire la voilure en matière de production de crédits. Si une telle stratégie a de quoi surprendre, elle intervient à un moment où les banques manquent cruellement d’effectifs (vacances obligent) et où elles n’ont plus véritablement besoin de séduire les éventuels emprunteurs, bien au contraire. En effet, si l’on en croit Ulrich Maurel, président du courtier Immopret, « la plupart des banques ont déjà atteint plus des trois-quarts de leurs objectifs annuels de distribution de crédits immobiliers ». Si le robinet du crédit n’est pour l’heure pas encore totalement fermé, les banques appliquent depuis quelques semaines déjà une politique nettement plus sélective. Selon ACE Crédit, ces dernières « recentrent leur activité » en laissant de côté les dossiers de renégociation et en privilégiant « en priorité les demandes de prêts pour une acquisition ». Mais pour Ulrich Maurel, « il y a fort à parier qu’elles freinent leur production en cette deuxième partie d’année pour éviter les risques de surchauffe ».
La reprise du marché menacée par la pénurie de crédit à venir
Entre remontée des taux et raréfaction des prêts immobiliers, les candidats à l’emprunt devraient donc avoir de plus en plus de difficultés à décrocher leur précieux financement. Une situation qui affectera en premier lieu les primo-accédants (par définition plus jeunes et moins aisés) et qui pourrait bien mettre à mal le rétablissement d’un marché immobilier jusqu’ici principalement porté par des conditions d’emprunt exceptionnellement attractives.
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