Les prêts accordés aux entreprises ont considérablement augmenté avec la crise du Covid-19
Vendredi 11 décembre dernier, l’Autorité bancaire européenne (EBA) a rendu son évaluation des risques du système bancaire européen. On y apprend que les banques européennes ont plutôt bien résisté à la crise économique. De plus, les NPL (Non-Performing Loans), comprendre les crédits non-performants, ainsi que les prêts classés en niveau 3, sont toujours stables. En revanche, ce qui inquiète davantage le régulateur, c’est la détérioration des actifs et notamment les crédits fragiles, dits de niveau 2, dont le risque s’accroît.
L’épidémie de coronavirus a en effet augmenté considérablement le nombre de prêts aux entreprises, en hausse de 7 % en juin 2020 par rapport à juin 2019. Dans le détail, en France, l’encours des prêts accordés aux professionnels et notamment aux PME est en hausse de 12 % en octobre 2020, par rapport à la même période un an plus tôt. Parallèlement, l’Autorité bancaire européenne constate déjà une légère augmentation des défauts de paiement en cette fin d’année. Quant aux crédits de niveau 2, qui suscitent toute la vigilance des établissements financiers, ils sont en hausse de 23 % en un an.
Un dispositif de « Bad Banks » contre le resserrement du crédit
Dans ce contexte, le régulateur européen demande aux banques de rester en état d’alerte. L’économie européenne bénéfice encore de larges plans de soutien de la part des États membres, en cette fin d’année. Mais le passage à l’année 2021 pourrait s’accompagner d’une augmentation importante du volume des impayés.
Risk Assessment of the European Banking System – December 2020 : « Il faut voir comment la suppression progressive des mesures liées à la COVID-19, telles que les moratoires sur les remboursements de prêts et les garanties publiques, affectera la qualité des actifs, mais il est très probable qu’elle se détériorera encore ».
Si l’EBA a toutefois annoncé que les 130 grandes banques européennes examinées, disposent de réserves suffisantes pour absorber la majeure partie de l’onde de choc, elle redoute que celles-ci se montrent à l’avenir peu enclines à l’idée de prêter. Un resserrement du crédit qui ne serait pas profitable à l’économie. En conséquence de quoi la Commission européenne planche sur la mise en place d’un dispositif de « bad banks », à l’image de ce qui avait déjà été utilisé en 2008, lors de la crise financière. Ce mécanisme consiste en une plateforme sur laquelle les banques peuvent se délester des actifs douteux.
Laisser un commentaire