Décidément, pour le Crédit Agricole, fin d’année rime avec image écornée. Si l’UFC-Que Choisir dénonçait le mois dernier les pratiques douteuses du Crédit Agricole Toulouse, c’est aujourd’hui un bug informatique qui replace la banque sur le devant de la scène médiatique. Un dysfonctionnement d’envergure dont le coût a été estimé à 3,4 milliards d’euros.
Joie de la technologie, la semaine dernière a dû être particulièrement mouvementée au sein du Crédit Agricole. Une erreur informatique aurait en effet doublé le montant des primes versées par la banque aux agriculteurs dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Un incident que l’on imagine mal passer inaperçu et que le Journal Du Dimanche s’est empressé de révéler au grand jour. “Lundi, un immense bug informatique a provoqué une déferlante de virements erronés. Plus de 350.000 agriculteurs ont reçu sur leur compte des primes de la PAC en double”, pouvait-on ainsi lire dans les colonnes de l’hebdomadaire.
Dans les faits, s’il revient au ministère de l’Agriculture d’attribuer les primes de la PAC aux exploitants agricoles, ces versements sont réalisés par l’entremise du Crédit Agricole. En consultant l’état de leur compte, les agriculteurs ont sans doute eu l’impression de fêter Noël en avance puisqu’ “au total 3,4 milliards d’euros leur ont été virés en trop, soit en moyenne des transferts de 20.000 euros chacun au lieu de 10.000 euros”.
Loin des étrennes tant espérées, pour la banque il ne s’agirait que du fâcheux résultat d’un important bug informatique. Un problème technique comme il en arrive régulièrement mais dont l’impact aurait été amplifié, croit savoir le JDD, “par une défaillance humaine au sein de la filiale Crédit agricole Technologies”. Niant une quelconque responsabilité de son personnel, le Crédit Agricole a rapidement précisé à l’AFP que “l’origine de ces incidents est strictement technique et non humaine”, ajoutant que toutes les disposition ont été prises “afin d’éviter que de telles situations ne puissent se reproduire”.
Evidemment, les agriculteurs n’auront pas le loisir de profiter de cette manne financière, la banque ayant d’ores et déjà annoncé avoir régularisé près de 90% des opérations affectées par le bug. Aléa technologique ou erreur humaine, cet incident n’est en tout cas pas de nature à redorer l’image d’une banque dont certaines pratiques douteuses ont récemment été dévoilées. Mi-novembre, l’UFC-Que Choisir pointait en effet du doigt le Crédit Agricole et dénonçait un non-respect manifeste de la réglementation en matière d’assurance de prêt immobilier.
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