Les craintes des professionnels du bâtiment
Sur le premier trimestre 2018, les entreprises du bâtiment ont vu leur activité progresser de 2,5 % par rapport au premier trimestre 2017. Une croissance qui s’explique par les mauvaises conditions climatiques rencontrées au début de l’année 2017, mais aussi par une augmentation des constructions neuves. Ces dernières ont connu une hausse de 5 % depuis le mois de janvier. Selon la Capeb, Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, en se basant sur les 427 300 logements mis en chantier fin février, cette tendance devrait se poursuivre.
Un contexte plutôt réjouissant pour le secteur du bâtiment qui cherche donc à embaucher. La Capeb espère la création de 8 000 à 10 000 emplois supplémentaires cette année.
Mais ce dynamisme pourrait bien être mis à mal par la grève de la SNCF. Cette dernière provoque une augmentation du trafic, ce qui génère un engorgement du réseau routier. Les entreprises du bâtiment ont donc principalement accusées une perte de temps dans les transports routier.
Selon Patrick Liébus, président de la Capeb :
Pour le moment les entreprises ont fait face comme elles pouvaient, en réorganisant leurs interventions, par exemple en privilégiant des chantiers plus près de leurs ateliers.
Cependant, les trois mois de grève prévus par les cheminots risquent fort d’avoir un impact plus important sur l’activité du secteur.
Des chantiers menacés
Pour l’heure, les professionnels du bâtiment ont enregistré quelques difficultés en ce qui concerne l’approvisionnement des matières premières. En effet, la grève, touchant également le fret, a perturbé le transport des matériaux.
L’Union nationale des producteurs de granulats, UNPG, qui représente l’ensemble des entreprises qui extraient du sable et des graviers pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, a également ressenti les premiers effets de cette grève sur le fret.
Deux jours de grève déstabilisent l’outil de production et l’approvisionnement des chantiers pour 4 jours en moyenne du fait notamment de la replanification difficile. Le mouvement social, programmé sur 18 périodes d’avril à juin, signifierait plus de 1 200 trains supprimés, soit près de deux millions de tonnes de granulats non livrés sur les chantiers par le train.
Ces problèmes de livraison entraîneront des retards sur les chantiers de construction, occasionnant des répercussions non-négligeables pour les entreprises. Cette grève, si elle venait à durer trop longtemps, mettrait donc en péril certains chantiers.
De même, l’UNPG, qui défend les modes de transports alternatifs à la route, a peur que cette grève menace l’avenir du transport ferroviaire. En effet, les producteurs de granulats, qui expédient 11 millions de tonnes via le fret, craignent que leurs clients cherchent d’autres solutions pour s’approvisionner. Une situation qui entraînerait l’abandon du fret et représenterait près de 150 000 trajets par camions en plus sur les routes.
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