Le livret A propose son plus haut taux depuis 14 ans
Durant la crise sanitaire, à son apogée en 2020, l’épargne des ménages français a très fortement augmenté. Les restrictions sanitaires ont entraîné une baisse drastique des dépenses (restaurant, habillement, etc.) et des déplacements (loisirs, tourisme, parcs d’attraction, etc.). Dès lors, la Banque de France estime à 170 milliards d’euros la collecte supplémentaire durant cette période, par rapport à celle réalisée dans un contexte habituel, hors pandémie.
Pour abriter cette épargne, les Français plébiscitent plusieurs solutions en tête desquelles on retrouve le livret A, détenu par près de 83,9 % des ménages début 2021. Cette proportion tend à se stabiliser après avoir baissé pendant la période 2015-2018 en raison d’une rémunération peu intéressante.
27,23 milliards d’euros
En janvier 2022, son taux était affiché à 0,5 % avant d’être revalorisé à 1 % en février puis à 2 % en août et désormais à 3 % en février 2023, soit une hausse de 6 % en un an. Un record et un taux jamais égalé depuis 14 ans.
Revalorisation du livret A : pourquoi une telle hausse ?
La rémunération du livret A est calculée et éventuellement révisée deux fois par an, en janvier et en juillet, pour une application le 1er du mois suivant. Pour la calculer, la Banque de France tient compte de la moyenne des taux interbancaires et de l’inflation sur une période de 6 mois. Or, comme le rappelle le quotidien Les Echos, cette dernière était de 2,9 % en janvier 2022 et de 6 % un an plus tard.
Les autres produits d’épargne réglementée sont eux aussi concernés par la hausse de la rémunération comme le livret de développement durable (LDD) dont le taux est passé à 3 % le 1er février, le livret d’épargne populaire (LEP) à 6,1 % et le compte épargne logement (CEL) à 2 %. De leur côté, les banques vont devoir absorber 40 % des 2,4 milliards d’euros de charges supplémentaires, le reste étant rémunéré par la Caisse des Dépôts, note l’agence Fitch Ratings.
Selon une enquête de BPCE L’Observatoire, 46 % des ménages français épargnent par peur de ne pas disposer des fonds suffisants en cas d’accroissement des tensions financières et économiques. Pour cette raison, le succès du livret A ne se dément pas puisqu’il permet de placer son argent en toute sécurité tout en le récupérant rapidement sans frais. Notons toutefois que la hausse de la rémunération ne permet pas de compenser les impacts de l’inflation, mais de les limiter, notamment en l’absence de fiscalité.
À lire également sur les livrets d’épargne
- Épargne : le taux du livret A réévalué à 3 % le 1er février
- La fronde des banquiers à propos du Livret A
- Plan d’épargne avenir climat : un nouveau placement pour la transition écologique
- Épargne : les Français ont choisi la prudence durant l’été 2024
- Baisse des taux : pourquoi c’est une bonne nouvelle pour les épargnants ?
- Livret A : son taux devrait baisser de 50 points de base en février 2025
Laisser un commentaire