Les ménages les plus modestes ont plus de mal à accéder au crédit immobilier
Selon 95 % des courtiers, les banques profitent de cette fin d’année pour durcir le ton face aux conditions d’attribution des crédits immobiliers. Un an plus tôt, ils n’étaient que 64 % à faire ce constat.
En pratique, les banques sont encore nombreuses à faire profiter leurs meilleurs clients des taux bas, quitte même à leur accorder quelques réductions supplémentaires. Sans surprise, les clients choyés sont souvent des emprunteurs en CDI ayant une situation personnelle et professionnelle stables, des revenus conséquents et une gestion de leurs finances à l’équilibre. Souvent, ces futurs acheteurs disposent également d’une épargne et d’un apport personnel qu’ils peuvent mettre à la disposition de leur projet immobilier. Mais à l’inverse, les profils les plus risqués et les moins rentables doivent faire face à de nouvelles règles, plus restrictives celles-ci.
Les banques profitent de la fin de l’année pour remonter leurs marges
Après des mois de taux au plus bas, les écarts se creusent au quatrième trimestre 2019 et les premières hausses sont d’ailleurs observées pour les profils les plus risqués. 50 % des courtiers interrogés estiment d’ailleurs qu’aujourd’hui, il est plus difficile de négocier que l’année dernière, en faveur des ménages les plus modestes.
En cause, les objectifs annuels des banques qui sont dans la plupart des cas déjà réalisés. Il faut dire que les taux bas ont incité de nombreux ménages à concrétiser leur projet immobilier cette année, les ménages aux revenus les plus hauts tout comme les ménages les plus modestes et les primo-accédants. Le nombre de transactions record n’a cependant pas permis aux établissements financiers d’appliquer des marges intéressantes, ce qu’elles essaient de compenser en cette fin d’année.
Crédit immobilier : quelle tendance pour l’année 2020 ?
Dans ce contexte, le haut conseil de stabilité financière a publié le 1er octobre dernier un diagnostic qui pointe du doigt les conséquences d’un assouplissement des conditions de financement et de la baisse continue des taux sur l’économie.
6 milliards d’euros
Malgré des banques plus sélectives et des délais de traitement plus longs, les professionnels du secteur n’y voient cependant pas là une tendance pour l’année 2020. Dès le mois de janvier, les compteurs seront en effet remis à zéro et les banques feront face à de nouveaux objectifs annuels. Reste qu’une légère hausse des taux est à prévoir dans les mois à venir, qui permettra malgré tout de continuer à profiter de conditions de financement très favorables.
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