Les banques appelées à davantage de vigilance
Depuis plusieurs mois, les taux des crédits immobiliers ne cessent de baisser. De leur côté, les banques sont moins exigeantes sur le montant de l’apport personnel demandé et consentent à accorder des crédits immobiliers de plus en plus longs, au-delà même de 25 ans. Ces largesses s’expliquent par la concurrence bancaire qui tend à faire du prêt immobilier un produit d’appel.
Mais pour le Haut comité de stabilité financière, HCSF, composé notamment de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, son président, et de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, l’heure est aux recommandations. L’institution, inquiète de voir le marché et les conditions liées au crédit immobilier s’emballer, demande aux banques de ne plus accorder de crédits de plus de 25 ans. Elle préconise également de veiller à un taux d’endettement strict de 33 %, les mensualités remboursées ne devant en outre pas dépasser un tiers des revenus des emprunteurs.
Communiqué du HCSF – 12 décembre 2019 : « la dynamique du crédit immobilier est très rapide (+6,7 % à fin octobre) ; la dégradation des conditions d’octroi est progressive mais continue (la part des crédits présentant un taux d’effort de plus de 33 % a progressé de plus de 5 points de pourcentage depuis 2015 ; (…) jusqu’à 5 % des crédits dépassent même 25 ans ».
Recommandations du HCSF : une remontée des taux en vue ?
Celles qui ne sont pour le moment que des recommandations surviennent dans un contexte très favorable aux ménages qui souhaitent devenir propriétaires de leur résidence principale et notamment aux primo-accédants. Les crédits immobiliers s’affichent désormais avec des taux moyens de près de 1 % toute durées confondues, soit un niveau proche de celui de l’inflation.
Chaque cas étant différent, le HCSF tolère malgré tout une marge de manœuvre de 15 % des dossiers qui ne respecteraient pas ces nouveaux critères. Et de rappeler que la stabilité du modèle français du crédit immobilier repose sur cet équilibre précis entre une tarification stable et durable et un faible taux de défaillance de la part des ménages emprunteurs (0,70 % soit le taux le plus bas d’Europe).
L’alerte est donc donnée pour les semaines à venir, mais cela pourrait donner lieu à des mesures plus contraignantes si les banques refusent de s’y contraindre. Si les professionnels misent déjà sur une légère remontée des taux, ils ne se disent en revanche pas inquiets.
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