La fin des taux historiques ?
Depuis plusieurs mois, les conditions de financement des crédits immobiliers sont très favorables. Malgré les nouvelles règles du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), devenues une norme juridiquement contraignante en janvier dernier, les emprunteurs sont nombreux à faire l’acquisition de leur résidence principale ou à investir dans l’immobilier locatif.
En attestent les chiffres de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), qui font état de quelque 1 200 000 transactions en 2021. Un record historique.
Reste que depuis le début de l’année, les barèmes des banques, reçus par les courtiers, font montre de légères hausses. Minimes certes, mais qui coïncident avec le retour de l’inflation. Selon les spécialistes, une hausse progressive des taux est donc attendue d’ici à l’été prochain. Chez Meilleurtaux, la moyenne des taux s’affiche actuellement à 1,10 %-1,30 %. Selon Maël Bernier, porte-parole, ils pourraient grimper jusqu’à 1,5 % en juin.
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Des incertitudes économiques qui impactent les décisions financières
Cette analyse a toutefois été révisée par le courtier depuis le début de la guerre en Ukraine. Le retour de l’inflation estimée à +2,8 % sur un an, avait conduit la Banque Centrale Européenne (BCE) à augmenter ses taux directeurs, ce qui aurait naturellement impacté les taux d’emprunt d’Etat – on parle des obligations assimilables du trésor (OAT) à dix ans – et donc les taux d’intérêt des crédits immobiliers.
Or, depuis le début du conflit, les incertitudes économiques et le besoin des pays européens d’être soutenus financièrement et à moindre coût, tendent à ralentir ou à différer la hausse des taux directeurs. Les Etats sont d’ailleurs confrontés à une équation difficile puisqu’il leur faut également arbitrer pour réduire l’impact économique de l’inflation.
En février, la hausse des taux se confirme
Pour l’heure, la hausse des taux immobiliers se confirme. Les meilleurs profils, qui pouvaient espérer emprunter à moins de 1 % sur 20 ans en janvier, sont de moins en moins nombreux. Une situation qui, même si elle est progressive et modérée, peut déjà entacher la capacité d’emprunt des ménages les plus modestes et des primo-accédants.
Observatoire Crédit Logement / CSA : « Depuis décembre dernier, le taux moyen pour l’ensemble du marché a augmenté de 3 points de base ».
Meilleurtaux souligne d’ailleurs que plus de 30 % des dossiers qui lui ont été présentés en janvier, n’étaient pas recevables en raison du taux d’endettement maximal fixé à 35 %. Une part qui pourrait donc augmenter et imposer aux emprunteurs de revoir leur projet : achat d’un bien moins cher, plus éloigné de la zone visée et/ou plus petit.
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