Les marchés n’avaient pas anticipé les résultats des élections européennes
La récente dissolution de l’Assemblée nationale française a pris de court les marchés financiers, qui n’avaient pas prévu un tel scénario suite aux élections européennes. Cette surprise politique a entraîné une réaction immédiate et notable, avec un bond des taux d’emprunt d’État à 10 ans. Historiquement, les taux avaient suivi une tendance à la baisse, encouragée par les politiques de la Banque centrale européenne (BCE), mais cette dissolution a inversé la tendance, semant le doute chez les investisseurs et les emprunteurs. En dépit donc de la baisse des taux directeurs de la BCE, la dissolution a provoqué une hausse des taux d’emprunt d’État, reflétant l’incertitude et la défiance des marchés. Les experts, tels que Cécile Roquelaure d’Empruntis, soulignent l’importance de cette réaction pour les banques, qui pourraient voir le coût du crédit augmenter, affectant potentiellement les taux de crédit immobilier.
L’OAT à 10 ans en hausse
L’annonce de la dissolution a également eu un impact direct sur les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans, dont le taux a grimpé à 3,17 % le 17 juin. Ce taux est étroitement lié au taux moyen que les banques proposent aux particuliers, généralement augmenté d’une marge commerciale d’environ 1 %. Cette hausse suggère une possible augmentation des taux de crédit immobilier, bien que les banques cherchent toujours à attirer de nouveaux clients malgré l’instabilité. Si la tendance haussière de l’OAT se poursuit, les conditions d’emprunt pourraient donc devenir moins avantageuses pour les acquéreurs, avec une capacité d’emprunt réduite pour les ménages.
Les taux des crédits immobiliers vont-ils augmenter ?
Dans le contexte actuel d’incertitude politique, la question de l’évolution des taux de crédit immobilier est sur toutes les lèvres. Les taux moyens, qui étaient de 3,47 % en mai pour les meilleurs dossiers, pourraient connaître une hausse suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Les banques, en phase de conquête de nouveaux clients, pourraient cependant maintenir des taux attractifs à court terme, malgré la pression de l’OAT, au détriment de leur marge commerciale.
Les professionnels du secteur, comme Pierre-Emmanuel Jus, directeur délégué de Maslow immo, conseillent aux porteurs de projets immobiliers de saisir les taux actuels, tout en gardant à l’esprit la possibilité de renégocier si les taux venaient à baisser. Cela dit, l’incertitude politique pourrait inciter à l’attentisme, tant chez les ménages que chez les investisseurs.
Quelles sont les projections si le RN arrive au pouvoir ?
Une potentielle arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN) lors des élections législatives soulève des interrogations quant à l’avenir des taux de crédit immobilier. Selon les projections, deux scénarios sont envisageables : une hausse des taux si les banques ne répercutent pas immédiatement la hausse de l’OAT, ou une stabilité des taux si elles ont déjà intégré cette variable.
L’impact d’un changement de gouvernement sur les taux de crédit immobilier dépendra en grande partie des politiques économiques et fiscales adoptées. Les marchés, sensibles à l’instabilité politique, pourraient réagir fortement à l’arrivée du RN, avec des conséquences potentielles sur la capacité d’emprunt des ménages et sur le marché immobilier dans son ensemble.
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