Les banques durcissent leurs conditions d’octroi des crédits immobiliers
Depuis plusieurs jours, la demande de crédits immobilier repart à la hausse pour retrouver désormais environ 90 % de son niveau d’avant la période de confinement. Si les signes de la reprise sont encourageants, les banques préfèrent attendre la concrétisation de toutes ces demandes pour parler d’un retour à la normale.
Dans ce contexte, l’accès au crédit immobilier peut-il être plus compliqué ? La réponse est oui. Certains profils, notamment, peuvent avoir plus de difficultés à obtenir un financement, qui plus est attractif, en raison des risques économiques accrus et des nombreuses incertitudes qui persistent concernant la reprise. Les primo-accédants, les commerçants, les artisans, mais également les professionnels de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme sont parmi les premiers pénalisés, car pour les banques, il est désormais plus risqué de prêter.
La situation professionnelle des emprunteurs est donc étudiée à la loupe tout comme leur capacité d’épargne, leur apport personnel et leur taux d’endettement.
Ces restrictions interviennent alors que le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) avait déjà demandé aux banques fin 2019, de durcir les conditions d’octroi en limitant les crédits à 25 ans et à un taux d’endettement strict de 33 %.
Les délais des conditions suspensives d’obtention d’un prêt sont allongés, les taux repartent à la hausse
En moyenne, les délais des conditions suspensives d’obtention de crédit sont fixés à 45 jours. Une durée qui peut parfois s’avérer insuffisante, notamment pour les ménages ayant signé une promesse de vente au début du confinement. Si certaines banques ont d’ailleurs décidé de porter ce délai à 60 jours, vendeurs et acheteurs peuvent également se mettre d’accord. La banque prêteuse doit dans ce cas en être avisée.
Reste que certains emprunteurs sont confrontés à des hausses de taux en mai. De nombreuses banques ont, en effet, traité les demandes de crédits immobiliers durant la période de confinement sous la forme d’accords de principe. Depuis que le confinement est levé, les accords définitifs délivrés se basent sur les pièces originales, les questionnaires de santé et d’autres détails qui peuvent occasionner un taux légèrement plus haut que celui annoncé initialement, de l’ordre de +0,30 à +0,50 %.
Pour les salariés, le chômage partiel ne devrait pas pénaliser la demande de crédit immobilier
Plus de 10 millions de travailleurs Français ont connu ou connaissent toujours une situation de chômage partiel. Si cette baisse de salaire dure pendant un, deux, trois mois ou plus, cela peut venir affaiblir le revenu de référence au cœur d’une demande de crédit immobilier. Selon les spécialistes, les banques continueront toutefois de se baser sur le salaire net complet, à l’image des salariés de retour de congé parental. Pour les indépendants et les commerçants toutefois, la situation pourra imposer de différer la demande de financement si le confinement a occasionné une baisse de revenus.
Enfin bonne nouvelle, à quelques jours du mois de juin, il est possible d’obtenir un crédit immobilier rapidement. Passées les deux premières semaines de confinement qui ont demandé aux banques une phase d’adaptation, la baisse de la demande et la nouvelle organisation ont permis aux professionnels de traiter les demandes en temps et en heure, il n’y a donc pas de retard actuellement.
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