Suspension de remboursement : la bonne solution pour les emprunteurs touchés par le coronavirus ?
Depuis plus de deux semaines, la France est confrontée à une situation inédite : fermeture des écoles, cafés, bars et restaurants, ainsi que de tous les commerces « non-indispensables à la vie de la nation ». Conséquence directe de cette crise, des files d’attente qui s’allongent dans les supermarchés et le confinement de la population jusqu’à nouvel ordre. Si l’épidémie de coronavirus fait redouter le pire au niveau sanitaire, l’économie du pays est, elle aussi, menacée.
Pour bon nombre de salariés, l’emploi du temps quotidien est consacré à la garde des enfants et l’école à domicile et le télétravail. D’autres ont été déclarés en chômage partiel du fait de l’impossibilité de pratiquer leur activité professionnelle. La baisse d’activité voire l’arrêt total est aussi le lot des indépendants, commerçants et chefs d’entreprise.
Aussi, il peut être tentant de contacter sa banque pour réaménager temporairement ses échéances de prêt immobilier ou de crédit à la consommation. Pour ce faire, plusieurs établissements financiers nationaux se sont d’ores et déjà déclarés favorables à un report des échéances, notamment pour les clients les plus fragilisés par la crise du Covid-19.
Le report total des mensualités de crédit immobilier coûte cher
Face à une baisse ou un arrêt brutal des revenus, la suspension temporaire des échéances de crédit incluant le capital, les intérêts, et même parfois l’assurance de prêt, peut sembler une bonne idée. Pour les ménages concernés, ce sont plusieurs centaines d’euros en moins à payer chaque mois. Une bouffée d’air en cette période difficile.
Mais cette solution proposée par les banques actuellement n’est pas sans conséquences à terme. En pratique, l’emprunteur peut reporter entre une et douze mensualités, qui sont, dès lors, replanifiées à la fin du prêt. En conséquence de quoi la durée totale du crédit s’allonge, et les intérêts aussi. Et ce réaménagement des mensualités nécessite, en outre, la production par la banque, d’un nouveau tableau d’amortissement, facturé à l’emprunteur.
Exemple : avec le report des mensualités, le crédit immobilier s’allonge, ce qui engendre une augmentation des intérêts :
- Une suspension de remboursement de 6 mois nécessite 2 mois supplémentaires dédiés au remboursement des intérêts. Soit 8 mois au total.
- Pour un report de 12 mois, compter 4 mensualités supplémentaires, soit 16 mois au total.
Heureusement, il existe une autre solution gratuite et prévue dans la plupart des contrats de prêts : la modulation des échéances. Dans ce cas, il est possible de réduire ses mensualités jusqu’à 30 % pendant un an. Si cette solution entraîne, elle aussi, un allongement de la durée totale du crédit, celui-ci est moindre comparé au report des mensualités.
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