Les banques (enfin) moins frileuses à prêter sur 30 ans
Actuellement, les banques ont la possibilité de déroger aux règles du crédit, imposées par le régulateur, pour 20 % de leurs prêts. Pour rappel, ces règles interdisent les prêts d’une durée supérieure à 25 ans, mais octroient aux banques une marge de flexibilité. À ce jour, on estime à 0,5 % la part des crédits excédant la durée maximale autorisée.
Alors, pourquoi les banques ont-elles choisi ce début d’année 2024 pour exploiter cette marge de flexibilité ? La réponse est assez simple : les institutions financières recommencent peu à peu à retrouver de la rentabilité dans l’un de leurs produits phares : le crédit immobilier. Elles sont donc désormais plus enclines à réinvestir sur ce marché et donc à repartir à la recherche de nouveaux clients.
Allonger la durée des prêts est une option particulièrement rentable pour une banque, car plus la durée de l’emprunt est longue, plus le coût du crédit augmente, d’autant plus que les taux sur 30 ans sont les plus élevés. À noter, en revanche, que certaines tentent de compenser ce surplus en offrant des taux plus avantageux.
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Une bonne idée pour les jeunes et les primo-accédants
En réintroduisant cette possibilité, les banques manifestent clairement leur engagement à faciliter l’accès à la propriété. Dans cette démarche, elles ciblent toutefois les jeunes et les primo-accédants. Autrement dit, les profils les plus impactés par la hausse des taux d’intérêt.
Certaines banques vont même plus loin en proposant des taux attractifs spécifiquement aux moins de 35 ans ayant des revenus solides. Une nouvelle particulièrement bienvenue dans les régions où les prix restent encore élevés.
Pour exemple, en prolongeant la durée d’un prêt de 5 ans, un ménage pourrait augmenter sa capacité d’emprunt de près de 10 % pour un crédit de 250 000 €. Dans le contexte actuel de prix élevés et de taux supérieurs à 4 %, l’allongement de la durée des crédits devient un levier important pour faciliter l’aboutissement des projets immobiliers, sous réserve, toutefois, que l’écart de taux entre 25 ans et 30 ans reste modéré. Le but étant de ne pas augmenter de manière excessive le coût du crédit.
Une durée d’emprunt plus longue implique un coût total du crédit plus élevé
Malgré tous ces avantages, un prêt sur 30 ans est une option à considérer avec une certaine prudence. S’il permet de réduire le montant des mensualités, il augmente indubitablement le coût total du crédit. Ce paramètre est donc important à considérer et notamment pour ceux souhaitant emprunter des montants plus importants. Selon une étude de BFM Business, un crédit de 400 000 € sur 30 ans pourrait entraîner un surcoût de 63 000 € par rapport à un prêt sur 25 ans, même avec les taux les plus favorables. Une option intéressante donc, mais définitivement à envisager avec prudence.
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