Des banques de plus en plus sélectives
-20 %, c’est le chiffre sur lequel semble s’entendre les acteurs du marché du crédit immobilier en France. Ce chiffre représente la baisse moyenne des prêts à l’habitat accordés durant le troisième trimestre 2022. En cette fin d’année marquée par l’inflation, le conflit en Ukraine et une hausse rapide des taux, les banques continuent toutefois d’accorder des crédits immobiliers, mais pas sans se montrer sélectives.
L’observatoire crédit logement / CSA – Novembre 2022 : « La chute de la production de crédits s’est poursuivie : avec en novembre une production mesurée en niveau trimestriel glissant en baisse de 36,4 %, en glissement annuel et en nombre de prêts, de 37.3 % ».
La première exigence concerne l’apport personnel qui doit, à minima, représenter 10 à 15 % du capital emprunté. Ce montant permet à l’acquéreur de souscrire son crédit immobilier dans de meilleures conditions et à la banque de bénéficier d’une garantie d’être remboursée. Les établissements bancaires sont également sensibles au taux maximal d’endettement fixé à 35 % par le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière). Les profils ayant le plus de chances d’obtenir un financement pour leur projet immobilier sont donc ceux qui préparent leur dossier en amont et font montre d’une réelle prise en compte du reste à vivre.
En d’autres termes, il s’agit de la somme disponible une fois payées les mensualités du crédit immobilier et les autres charges. Pour cela, l’emprunteur doit calculer sa capacité d’emprunt. Selon Meilleurtaux, certaines banques ajoutent certains critères de sélection en réservant, par exemple, les crédits immobiliers à leurs propres clients. C’est le cas notamment de la Banque postale.
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La relation commerciale et la rentabilité en jeu
Ces difficultés d’accès au crédit immobilier sont renforcées par la hausse des taux directeurs de la BCE (Banque Centrale Européenne) pour lutter contre l’inflation. Une décision qui affaiblit la rentabilité des crédits immobiliers pour les banques, tout en les incitant à placer davantage les liquidités.
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Le courtier estime que la rentabilité du crédit s’étiole depuis 2018. Les banques voient ainsi fondre leurs marges depuis plusieurs années. L’an prochain, elles devront également composer avec une requête du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui a souhaité la mise en place d’un bouclier bancaire afin d’aider les clients à faire face à l’inflation. Une promesse tenue par la plupart des banques note MoneyVox dans un communiqué publié le 15 novembre dernier. L’augmentation des tarifs bancaires sera limitée à 2 % en 2023 et ceux-ci seront même gelés à La Banque Postale, au Crédit Coopératif, à la BNP Paribas, chez LCL et Fortuneo.
Dans ce contexte, de nombreuses banques perçoivent toujours le crédit immobilier comme un levier commercial. Séduire de nouveaux clients tels que des primo-accédants par l’intermédiaire du prêt à l’habitat et de taux attractifs est la promesse de pouvoir vendre d’autres produits bancaires par la suite et de créer une relation bancaire dans la durée.
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