Hausse surprise des taux d’intérêt au printemps 2020 : des conséquences limitées pour les emprunteurs
Les courtiers sont nombreux à observer de nouvelles hausses des taux d’intérêt des crédits immobiliers depuis début avril. Selon les établissements financiers, la durée des crédits et le profil des emprunteurs, ces augmentations oscillent entre 0,15 % et 0,70 %.
1,40 %
Ces hausses relativement mineures n’ont pour le moment qu’un faible impact sur le budget des ménages. En comparaison avec le mois d’octobre 2019, historique, où une mensualité de 1 000 € permettait d’emprunter 215 346 € le capital est de 209 222 € actuellement. En outre, toutes les banques n’ont pas encore dévoilé leurs barèmes, difficile donc de définir une tendance précise et durable. Du reste, cette période de confinement les contraint à privilégier les dossiers de demandes de crédit en cours ainsi que les prêts aux entreprises. Les nouvelles demandes de particuliers font figure d’exceptions.
Un constat toutefois : la hausse des taux plafonds impacte les ménages les plus modestes et les primo-accédants qui présentent le plus de risques et paient plus cher leur assurance de prêt. En se rapprochant ainsi des taux d’usure, ces emprunteurs sont plus nombreux à voir leur prêt refusé.
Crédit immobilier : moins de concurrence et un dynamisme économique incertain
Si l’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement imposé depuis le 17 mars, affaiblissent la plupart des secteurs d’activité, l’immobilier n’est pas en reste. On estime aujourd’hui à 80 % la baisse du nombre de transactions et à 75 % le recul des demandes de crédits immobiliers.
Dans ce contexte, comment expliquer la hausse des taux des crédits immobiliers ? Par la baisse de la concurrence tout d’abord. Il y a quelques mois, les banques étaient contraintes de rogner sur leurs marges en proposant des crédits ultras compétitifs afin de contrer les concurrents et de capter de nouveaux clients. Le confinement actuel et la baisse de l’activité ont calmé les tensions, au moins pour un temps.
Quant au contexte économique, il est plus que jamais fait d’incertitudes. Les banques qui acceptent de prêter actuellement estiment prendre un risque plus grand qu’il y a quelques mois, ce qui légitime la hausse des taux.
Pour préparer l’après confinement et relancer l’économie, les établissements bancaires s’accordent à dire qu’il faudra revoir les conditions d’octroi des crédits immobiliers. Est-ce à dire que les taux vont de nouveau baisser ? Ce qui est certain c’est que les professionnels militent pour un assouplissement des règles imposées par le HCSF (Haut conseil de stabilité financière) en fin d’année 2019, qui leur impose un taux d’endettement stricte de 33 % et la fin des crédits supérieurs à 25 ans.
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