Pour conquérir une nouvelle clientèle les banques n’hésitent pas à communiquer sur leur politiques de taux de crédits immobiliers à la baisse depuis le début de la crise financière, à l’automne 2009. Leur image mise à mal, elles tentent à travers leurs offres et leurs discours rassurants de retrouver la confiance de leurs clients. Pour des clients fidèles et solvables elles peuvent tenir un discours bien plus radical.
L’Association française des usagers de banques (Afub) révélait la semaine dernière que des clients s’étaient vus signifier brutalement la clôture de leur compte alors qu’ils étaient créditeurs . « Je viens de recevoir une lettre m’informant que mon compte sera clôturé dans 60 jours, raconte-t-il. Pourtant, il est super-créditeur, avec 10 000 ou 15 000 euros en permanence, et je n’ai jamais eu le moindre incident de paiement » témoigne Jean-Michel, client du même établissement bancaire depuis 1987.
D’après Serge Maître, secrétaire général de l’Afub, ils sont plus de 508 à avoir pris contact avec l’association des usagers de banques. il constate que tous sont des clients qui « avaient de l’argent sur leur compte, et qui n’avaient pas connu d’incident de paiement ». Selon l’association, les banques « sanctionnent les clients qui ne répondent pas à leurs sollicitations et refusent la vente forcenée de prestations bancaires ».
Du coté de la fédération CFDT des banques, Véronique Descacq affirme que ce phénomène est marginal et résulte de la « forte pression » à laquelle sont soumis certains employés des organismes bancaires, et de poursuivre : « Les banques font des marges avec les produits qu’elles vendent. Il y a une forte pression pour équiper les comptes avec trois ou quatre produits par compte en moyenne. Certains agents peuvent être tentés de pousser dehors les gens qui n’ont pas assez de produits pour augmenter leur taux ».
Le président du syndicat bancaire SNB/CFE-CGC, Régis Dos Santos rebondit quand à lui sur ce début de polémique : « Sur le fond ce n’est une surprise. […] Il est dans la culture d’une banque, et depuis des années, de mesurer la rentabilité d’un compte. La banque n’est pas un service public ». Puis il conclut : « un compte où il y a 3.000 euros et rien à côté n’est pas rentable, alors si vous vous mettez à contester… Mais ce qui n’est pas admissible c’est le décalage croissant entre le service et le prix facturé ».
Gageons que les banques sauront encore faire parler d’elles dans les mois à venir.
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