Pourquoi le prêt relais est-il devenu une source de stress ?
Autrefois synonyme de facilité pour enchaîner deux transactions immobilières, le prêt relais peut aujourd’hui être source de difficultés. Depuis fin 2022, le marché immobilier s’est transformé. Les taux d’intérêt grimpent, les ventes se font attendre et la frilosité des acheteurs complique les transactions. Ce retournement s’explique par un fait simple : la hausse brutale des taux d’intérêt. Conséquence ? Des ventes plus lentes et parfois complexes à réaliser.
Aujourd’hui, la pression repose sur les épaules des propriétaires qui doivent composer avec des acheteurs plus rares et plus exigeants. Certains d’entre eux se retrouvent piégés avec un prêt relais d’une durée d’un an, et même si une prolongation est possible, elle vient néanmoins avec des contraintes. Autre écueil fréquent : le prix du bien en vente. Face à une baisse des prix dans certaines zones, de nombreux propriétaires peinent à ajuster leur prix de vente. De fait, certains emprunteurs préfèrent attendre plutôt que de revoir leur prix à la baisse.
Côté banques, en revanche, celles-ci ne semblent pas restreindre l’accès au prêt relais. Puisque selon les données de la Banque de France, la part de ce type d’emprunt a régulièrement progressé entre 2018 et 2022 et « évolue depuis entre 6 et 8 % ».
Comment bien anticiper le remboursement de votre prêt relais ?
Face à ce contexte, l’anticipation est la clé. Comment ? En dialoguant avec sa banque, en ajustant son prix de vente ou encore en envisageant un plan B.
1/ Obtenez une estimation réaliste de votre bien
Pour garantir une bonne gestion de votre prêt relais, commencez par une estimation fiable de votre bien immobilier. Les banques basent le montant du prêt sur la valeur estimée, souvent entre 50 % et 80 % de la valeur du bien. Multipliez les estimations auprès de différents agents immobiliers pour éviter les écarts entre le prix de vente final et le montant emprunté. Un prix de vente trop élevé peut repousser les acheteurs, tandis qu’une sous-estimation réduit votre budget d’achat pour le futur bien.
2/ Étudiez le marché immobilier de votre secteur
Les dynamiques de vente diffèrent d’une région à l’autre. Renseignez-vous sur la demande et les prix de vente récents dans votre zone pour anticiper la durée de votre prêt relais. Sur un marché en baisse, optez pour une stratégie de prix flexible afin d’attirer rapidement les acheteurs. Une bonne analyse vous aidera à ajuster vos finances et à minimiser les délais.
3/ Choisissez le type de prêt relais le mieux adapté
Chaque prêt relais répond à un besoin spécifique. Le prêt relais sec est idéal si le prix de votre nouveau logement correspond à celui de votre bien actuel. En revanche, le prêt relais associé est adapté aux acquisitions plus onéreuses, qui nécessitent un complément de financement. Assurez-vous de sélectionner la formule la mieux adaptée à votre situation pour éviter les complications de remboursement.
4/ Négociez une franchise d’intérêts
Si vos capacités d’endettement sont serrées, opter pour une franchise d’intérêts peut être une solution temporaire pour réduire les coûts du prêt relais. Avec cette option, vous ne payez que les assurances, ce qui allège votre budget mensuel jusqu’à la vente de votre bien. C’est une stratégie avantageuse, surtout dans les secteurs où les ventes traînent.
5/ Prévoyez un plan B pour parer aux retards de vente
Pour éviter de vous retrouver dans une situation difficile, préparez un plan de secours en cas de retard dans la vente de votre bien. N’hésitez pas à discuter avec votre banque pour envisager une extension de votre prêt relais ou un financement plus souple en fonction de l’évolution du marché. Une option de secours peut vous éviter un endettement excessif et préserver votre tranquillité d’esprit.
Laisser un commentaire