Impulser une assurance-vie sur le long terme
La valeur des fonds euro de l’assurance-vie était de 1,60 % en 2017. Soit un rendement légèrement supérieur au niveau d’inflation. Bien que le placement en fonds euro ne soit pas le plus rentable, il n’en demeure pas moins sûr. Et il garantit un capital à l’investisseur. En effet, celui s’avère être le plus rentable parmi les placements sûrs. Par exemple, le livret A affichait un rendement de seulement 0,75 %.
À contrario, les contrats en unités de compte sont plus soumis aux variations du marché. Une volatilité qui peut rapporter gros. Mais présente des risques plus importants. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, propose de réformer le fonds euro de l’assurance-vie afin de promouvoir les placements longs et productifs. La volonté affichée est de diriger les capitaux vers les entreprises. Et ce conformément au projet de loi PACTE (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises).
Pour cela, Bercy proposerait de minorer la garantie en cas de détention sur une durée limitée. A contrario, elle serait « bonifiée en cas de détention longue, autour d’une durée pivot de 8 à 10 ans ».
1,60 %
La mise en place d’un « fonds euros bonifié » bénéficiant d’une garantie modulable, en fonction de la durée d’engagement, avait déjà été stipulée dans un rapport gouvernemental de 2017.
Épargnants et assureurs s’opposent
Cette réforme du fonds euro des contrats d’assurance-vie ne fait pas l’unanimité. Bien que le Gouvernement avance des effets bénéfiques pour la croissance des PME, en partie induite par les investissements des assureurs moins sujets aux retraits de capitaux, les épargnants se posent en opposition.
L’association AFER, représentant les épargnants, s’oppose à cette mesure proposée par Bercy. Son président, Gérard Bekerman, estime que ce « projet complexe » est une « mauvaise idée » et préfère promouvoir les contrats eurocroissance (un placement dont la garantie est assurée à partir de huit années au moins).
Les assureurs quant à eux se montrent plus enclins à réformer le fonds euro. Patrick Dixneuf, directeur général d’Aviva France, se montre « favorable au fait de sortir de la garantie en capital annuelle, de la donner à une échéance. Cela donne plus de souplesse à l’assureur et donc plus de chances de rendements à l’assuré ». Une transformation également soutenue par la Fédération Française de l’Assurance (FFA) et son président, Bernard Spitz, qui encourage la bonification d’autres modalités de l’assurance-vie.
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