Assurer son prêt n’a jamais coûté aussi cher
En réalité, le coût de l’assurance de prêt n’a pas vraiment augmenté au fil du temps, mais les taux d’intérêt des crédits immobiliers ayant tellement baissé, l’assurance emprunteur coûte proportionnellement de plus en plus cher. S’il est difficile de négocier davantage un taux de crédit à la baisse, l’assurance de prêt est donc le poste de dépense par excellence qui permet de réaliser des économies.
Pour se faire, les emprunteurs peuvent compter sur la loi Lagarde de 2010, la loi Hamon de 2014 et l’amendement Bourquin de 2018. Ces mesures successives permettent aux assurés de choisir librement leur assureur, de changer de compagnie d’assurance à tout moment durant la première année puis tous les ans à la date anniversaire.
87 %
Assurance de prêt : pas assez d’informations et une confusion autour de la date anniversaire
Alors que les taux sont au plus bas, l’assurance emprunteur est donc un moyen intéressant pour les banques de rehausser leurs marges. Dans ce contexte, certains établissements financiers n’hésitent pas à durcir le ton face à la délégation d’assurance, autrement dit l’assurance
auprès d’un concurrent. Première manœuvre, les banques imposent aux courtiers d’intégrer une assurance groupe aux dossiers qu’ils leur présentent, or les ménages sont nombreux à faire appel aux services d’un courtier pour tenter d’obtenir le meilleur crédit. C’est le cas notamment des primo-accédants qui ont besoin d’être rassurés et des ménages modestes qui peinent parfois à obtenir un prêt par leurs propres moyens. Ainsi, les crédits immobiliers accordés avec une délégation sont aujourd’hui proches de 0 % contre 20 à 30 % auparavant.
Une fois le crédit souscrit et l’assurance emprunteur contractée auprès de la banque, les clients sont 72 % à ignorer ou mal connaître les démarches à effectuer pour changer d’assureur. Quant à ceux qui entreprennent des démarches auprès de leur banque, ils n’obtiennent pas de réponse dans 30 % des cas. Pour les autres, ils se heurtent souvent à des demandes de documents, des problèmes de préavis ou de date anniversaire retenue et autres « manœuvres dilatoires » comme le qualifie le sénateur Martial Bourquin à l’origine de l’amendement du même nom.
À noter que pour bénéficier d’une délégation d’assurance et comparer les offres concurrentes, il convient de respecter l’équivalence de garanties, soit un niveau de garantie minimal imposé par la banque. En outre, c’est la date de la signature de l’offre de prêt qu’il faut retenir comme date anniversaire.
Laisser un commentaire