Coup dur pour les propriétaires espagnols habitués à louer leur logement aux touristes, ils devront très bientôt s’acquitter de nouvelles taxes et se soumettre à une réglementation bien plus restrictive.
Hébergement touristique : les particuliers soumis à de nouvelles règles
L’Espagne accueille chaque année plusieurs dizaines de millions de touristes (dont 27 millions pour la seule ville de Barcelone). Des touristes qui, en cette période de crise, sont toujours plus nombreux à se détourner des hôtels et à opter pour la location entre particuliers, passant notamment par des sites internet spécialisés comme Airbnb. Voyant ce type d’hébergement envahir son terrain de chasse, l’industrie hôtelière de Catalogne a rapidement fait part de son mécontentement au gouvernement régional. Des protestations qui semblent avoir été entendues puisque dans cette région extrêmement prisée une réglementation bien plus stricte s’appliquera prochainement aux sites d’hébergement entre particuliers et à ses utilisateurs.
Nouvelle taxe et locations encadrées au programme
Concrètement, pour pouvoir louer leur bien immobilier aux touristes de passage, les propriétaires barcelonais devront s’acquitter d’une nouvelle taxe avoisinant les 0,65 euros la nuit (0,45 euros si le logement est situé en périphérie de Barcelone). Ce montant peut paraître relativement faible mais cette taxe s’accompagne en revanche d’un renforcement drastique des conditions de location. Un propriétaire ne pourra ainsi proposer son logement à la location que 4 mois par an et devra, durant toute cette période, informer chaque jour les autorités locales que des touristes occupent son bien. Il n’est donc plus question pour les barcelonais de louer leur logement et de partir en vacances en même temps.
Les hôteliers ont également remporté une bataille en ce qui concerne le volume d’hébergement. Alors que quelques 135.000 lits sont recensés dans les hôtels et en hébergement classique, les locations touristiques entre particuliers totalisent un nombre de places disponibles bien plus conséquent. La nouvelle réglementation entend donc limiter à deux le nombre de lits qu’un particulier sera en droit de louer.
Le modèle espagnol gagnera-t-il la France ?
Alors que les plateformes collaboratives se multiplient sur la toile et rencontrent un succès grandissant (crowdfunding immobilier, Airbnb pour l’hébergement ou encore Uber pour les taxis), les professionnels qui avaient jusqu’ici la mainmise sur ces marchés sont désormais sur le pied de guerre. Si en France les taxis semblent avoir remporté leur bras de fer face à Uber, reste maintenant à savoir si les propriétaires pratiquant la location touristique seront à leur tour soumis à une nouvelle législation calquée sur le modèle espagnol.
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