La fin de la récréation a bel et bien sonné pour les taux de prêt immobilier et c’est désormais à la hausse que la quasi-totalité des banques révisent leurs barèmes.
La hausse des taux se généralise
N’en déplaise aux plus optimistes, la baisse des taux n’est aujourd’hui plus d’actualité et semble avoir totalement cédé sa place à un mouvement haussier quasi généralisé. Cette passation de pouvoir n’est certes pas faite du jour au lendemain mais s’est néanmoins révélée relativement rapide. En effet, la toute première hausse de taux ne date finalement que du 20 mai dernier et est à mettre à l’actif de la banque LCL. Celle-ci est ainsi à l’origine d’une tendance haussière à laquelle certains observateurs n’ont dans un premier temps porté que peu d’intérêt mais qui a très vite su faire des émules. Début juin, pas moins d’une quinzaine d’établissements avaient déjà suivi le mouvement et aujourd’hui, la remontée des taux de prêt immobilier semble être devenue un mot d’ordre faisant consensus. « La quasi-totalité des grands réseaux bancaires a augmenté ses taux de crédit immobilier. Les rares à ne pas l’avoir fait sont ceux qui étaient moins bien positionnés », explique ainsi Jérôme Robin, président du courtier Vousfinancer.
L’immobilier ancien alimente la hausse des taux
Avec un peu de retard, l’Observatoire Crédit logement / CSA s’est d’ailleurs lui aussi fait l’écho de cette hausse des taux. Dans son baromètre du mois de juin, celui-ci constate que si les taux d’emprunt destinés à l’achat d’un logement neuf ou à la réalisation de travaux ont poursuivi leur repli, les taux appliqués à l’acquisition d’un bien immobilier ancien ont pour leur part progressé de +0,03% pour s’établir à 2,02%. Tous marchés confondus, le taux de crédit moyen se porte désormais à 1,99% (contre 2,01% lors du mois précédent).
Les banques prises à leur propre jeu
Alimentée par la très nette progression de l’OAT 10 ans, cette remontée des taux devait initialement servir de bouée de sauvetage pour des banques surchargées de demandes et peinant à traiter les dossiers en temps et en heure (+48,1% de prêts accordés entre les 2èmes trimestres 2014 et 2015 selon l’Observatoire crédit logement). Destinée à freiner les intentions d’achat des particuliers, cette hausse des taux n’aura finalement eu comme seul effet que d’inciter les candidats à l’emprunt à précipiter leur projet, prenant ainsi les banques à leur propre piège. « L’annonce des premières remontées de taux, dont l’objectif était en partie d’entraîner une accalmie de la demande durant l’été, a eu pour effet au contraire d’inciter les attentistes à passer à l’acte, pour des achats ou des renégociations », constate ainsi Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
Même en hausse, les taux de prêt resteront bas
Toutefois, le courtier se veut rassurant et incite les emprunteurs à ne pas céder à la panique. Selon lui, une progression de 50 points de base d’ici à la fin de l’année porterait le taux de crédit sur 20 ans à 2,80%, soit un niveau restant toujours extrêmement attractif. A titre de comparaison, ce même taux s’établissait en effet à 4,30% début 2012.
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