Il y a peu, le monde bancaire devait faire face à un scandale portant sur le remboursement des primes d’assurance de prêt immobilier. Aujourd’hui, l’UFC-Que Choisir révèle au grand jour un tout autre scandale : celui des sociétés de cautionnement.
Lorsqu’un emprunteur souscrit un prêt immobilier, il doit également contracter une assurance destinée à sécuriser le remboursement de son crédit face au risque de décès, d’invalidité ou encore de perte d’emploi. Pour l’établissement prêteur, cette garantie n’est toutefois pas suffisante. La banque impose donc à l’emprunteur d’avoir recours au principe de l’hypothèque ou, dans la majorité des cas (56,3%), à une société de cautionnement.
Les sociétés de cautionnement sous la coupe des banques
Or, si ces sociétés ont pour objectif de se substituer à l’emprunteur en cas de défaillance de remboursement, leur partialité peut légitimement être mise en doute. L’UFC-Que Choisir dénonce en effet la main mise des banques sur ces dernières qui ne sont en réalité, ni plus ni moins que des filiales leur appartenant. Crédit Logement, la société de cautionnement la plus connue, serait ainsi détenue à parts égales par la Société Générale, LCL, BNP Paribas et le Crédit Agricole (soit pour chacune 16,5% de son capital).
Des tarifs variables qui ne profitent pas aux emprunteurs
Si certains n’hésiteront pas à voir ici un conflit d’intérêt manifeste, l’association de défense des consommateurs estime que ce lien étroit tissé entre banques et sociétés de cautionnement représente une entrave à la libre concurrence dont pourraient profiter les emprunteurs. Ainsi, alors que le coût des différentes sociétés de cautionnement peut varier du simple au double, le particulier ne dispose que de très peu de liberté au moment de choisir celle qui garantira son prêt immobilier. « On a des emprunteurs qui sont captifs, victimes d’un marché fait par les banques pour les banques, un marché sclérosé qui se caractérise par des pratiques douteuses. Nous sommes en présence d’un scandale« , tempête Maxime Chipoy, responsable des études de l’UFC.
Cautionnement de crédit et assurance emprunteur, même combat
Pour l’association, cette absence de concurrence (similaire à celle qu’a connu le secteur de l’assurance de prêt avant l’avènement de la loi Lagarde) ne peut que nuire au consommateur. Cette dernière a donc saisi l’Autorité de la concurrence, estimant que « sur ce marché de 520 millions d’euros par an, l’instauration d’une véritable concurrence permettrait, simplement en allant vers l’acteur actuellement le moins cher, de dégager, 210 millions d’euros par an, soit une réduction de près de 41% de la facture globale…et 560 d’euros d’économies par dossier de crédit« .
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