Si il y a quelques mois encore bon nombre d’observateurs prédisaient une remontée imminente des taux de prêt immobilier, force est de constater que celle-ci n’a pas eu lieu, laissant aux taux la possibilité de battre des records d’attractivité. Et pourtant, faut-il réellement faire une croix sur une hausse à plus ou moins courts termes ? Non si l’on en croit les rumeurs qui circulent au sein de différents groupes bancaires.
La baisse des taux de prêt immobilier touche-t-elle à sa fin ?
Si certains attendent encore une baisse des prix plus prononcée pour passer à l’acte, les candidats déclarés à l’achat immobilier profitent toutefois de conditions particulièrement avantageuses, principalement alimentées par le niveau extrêmement bas des taux de prêt. Selon les derniers chiffres communiqués par le courtier Empruntis, ceux-ci battent en effet des records d’attractivité en s’établissant en moyenne à 2,92% sur 15 ans et 3,21% sur 20 ans. Néanmoins, alors que la baisse des taux s’illustre mois après mois, le scénario d’une remontée pourrait bien refaire surface plus tôt que prévu. C’est en tout cas ce que laisse supposer certains groupes bancaires.
Des banques bientôt plus sélectives
Sans être pour l’heure d’actualité, la perspective d’une hausse des taux de crédit s’appuie sur quelques fondements bien concrets. Après avoir vu les banques se livrer une concurrence farouche pour s’attirer une nouvelle clientèle, le premier temps fort de l’immobilier touche peu à peu à sa fin et pourrait bien voir les établissements prêteurs se montrer nettement plus exigeants. Face à une réglementation plus contraignante (Bâle III), bon nombre de banquiers ont en effet d’ores et déjà reçus l’ordre de se montrer plus restrictifs en ce qui concerne l’attribution d’emprunts immobiliers (notamment en ce qui concerne la présence d’apport personnel).
Les courtiers pèsent trop lourd
Second point à mettre à l’actif d’une possible remontée des taux, les banques entendent désormais s’affranchir de l’influence grandissante des courtiers et autres intermédiaires en crédit. Souhaitant réduire la part de ces derniers dans la production de nouveaux crédits (la passant de 40 à 20%), un banquier explique que « si demain on se bat moins pour distribuer les crédits immobiliers, on privilégiera nos clients en direct sur ceux amenés par les courtiers. D’autant que, six mois après la souscription du prêt, on se rend compte que trop peu de ces clients « apportés » ont finalement domicilié leurs salaires chez nous » (propos recueillis par le quotidien Les Echos).
L’assurance de prêt pointée du doigt
Enfin, la réforme de l’assurance emprunteur pourrait également apporter du grain à moudre à la thèse d’une remontée des taux. En effet, alors que ce produit permettait jusqu’à présent aux banques de compenser en partie les efforts consentis en terme de taux, la possibilité offerte désormais aux emprunteurs de changer d’assurance en cours de prêt pourrait bien venir changer la donne. En guise de conclusion, un banquier explique donc que « le monde du crédit immobilier doit changer dans le futur : il sera plus cher et plus qualitatif« .
Laisser un commentaire