Entre 2004 et 2011, le nombre de français surendettés est passé de 180.000 à 232.000. Pour endiguer cette situation, le député UDI Jean-Christophe Lagarde appelle à la création d’un fichier national du crédit. Destiné à répertorier tous les particuliers disposant d’un emprunt en cours (qu’il s’agisse d’un prêt immobilier ou d’un crédit à la consommation), un tel « fichier positif » permettrait selon le député de lutter efficacement contre cette spirale insidieuse qu’est le surendettement. « Les pays où existe un tel répertoire ont deux fois moins de surendettés qu’en France », souligne-t-il.
Si l’idée n’est pas nouvelle et revient régulièrement sur le devant de la scène, la création de ce fichier apparaît, de l’avis de Benoît Hamon, ministre de l’Economie Solidaire, quelque peu prématurée. Ne remettant pas en cause l’intérêt du dispositif qu’il considère être « un pas dans la direction d’une plus grande responsabilisation des prêteurs », le ministre entend pourtant ne pas confondre vitesse et précipitation.
Un projet de loi bancaire et un projet de loi visant la consommation devant être examinés au printemps 2013, il convient pour Benoît Hamon d’attendre ces deux échéances avant de se prononcer sur « le surendettement dans sa globalité ». Le ministre s’est ainsi prononcé contre la proposition du député-maire de Drancy, précisant toutefois qu’un fichier national du crédit « sera sans doute dans la loi sur la consommation mais sera alors entouré de toutes les garanties ».
Dans ce contexte, l’Assemblée nationale a donc une nouvelle fois rejeté la mesure, au grand dam de Jean-Christophe Lagarde qui n’a pas hésité à dénoncer l’influence du lobby bancaire opposé à la création d’un tel répertoire. Il s’agit là du cinquième refus en dix ans essuyé par le « fichier positif ».
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