La grisaille printanière d’avril voit fleurir les dernières publications des courtiers en prêt immobiliers dont notamment le Palmarès du pouvoir d’achat immobilier établi par Meilleurtaux.
Cette étude révèle une baisse des taux fixes de prêt immobilier sur le mois en cours dans 8 sur 10 des grandes villes française. Avec une baisse en moyenne de 0,20 points elle témoigne d’une situation exceptionnelle due à la stabilité de l’OAT 10 ans et aux initiatives prises par la banque centrale européenne. Les conditions de refinancement des banques auprès de la BCE sont en effet plus qu’avantageuses. Grâce au prêt d’1 milliards d’euros sur 3 ans (à 1%) par la BCE, les banques françaises peuvent courtiser les emprunteurs à des taux séduisants.
Au palmarès des bons élèves et sur les 3 premières marches du podium pour un prêt immobilier sur 20 ans : Lille à 3,55%, Nantes et Toulouse à 3,60%.
En queue de classement on retrouve Nice à 4,05% et Lyon à 3,95%. Une ville où il ne fait décidément pas bon investir et qui cumule progression des taux de prêt immobilier et hausse des prix. Tandis qu’à Strasbourg et Toulouse pour un remboursement de 1000 euros par mois sur 20 ans le pouvoir d’achat a augmenté d’1 m2, Lyon perd 1m2.
Paris se distingue comme la plus forte baisse mensuelle avec – 0,30 points et affiche un taux d’emprunt moyen à 3,70%. Marseille, Montpellier et Strasbourg conservent leurs places médianes avec un taux de 3,75%.
Si la capitale enregistre une baisse de ses taux de 0,30 points, le pouvoir d’achat s’inscrit quant à lui bon dernier. Le prix du mètre carré étant nettement supérieur à la moyenne nationale, devenir propriétaire reste l’apanage des plus aisés. A titre comparatif, selon une même mensualité de 1000 euros par mois pendant 20 ans, un emprunteur pourra acquérir un 20 m2 à Paris ou un 73 m2 à Strasbourg.
Autant de disparités géographiques qui engagent plus que jamais à user et abuser d’une simulation de prêt immobilier.
A écouter Sandrine Allonier (responsable études économiques) de Meilleurtaux, les acheteurs sont de nouveaux en position de négocier avec les banques. Avec une baisse des prix de l’ordre de 5 à 6% selon Natixis et Seloger.com dans les 2 ans à venir, l’optimisme serait-il de retour.
Un enthousiasme de façade que viennent pondérer Maël Bernier (Empruntis) et Philippe Taboret (CAFPI). Ces représentants de courtage en ligne rappellent qu’une telle baisse des taux de prêt immobilier reste exceptionnelle et pourrait ne pas perdurer au-delà du 6 Mai. Une importante hausse des taux d’emprunt serait donc à prévoir après l’été si l’on en croit Philippe Taboret.
Une baisse des taux immobiliers qui reste la bienvenue en cette période de crise immobilière mais insuffisante à elle seule. Si elle réjouit une clientèle d’investisseurs aisés, son impact reste limité aux yeux de la classe moyenne. Le durcissement des conditions et montants des emprunts immobiliers reste la difficulté majeure combinée à des prix trop élevés.
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