Livrant un bilan du marché immobilier et tentant d’en dresser les perspectives à plus ou moins court terme, le Crédit Agricole constate que les prix restent encore et toujours surévalués.
Immobilier : reprise durable ou rebond éphémère ?
Si bon nombres de professionnels du secteur voient le marché immobilier s’engager sur la voie d’une reprise relativement durable, d’autres estiment en revanche que les bons résultats enregistrés depuis le début de l’année ne témoignent finalement que d’un simple sursaut passager. Le Crédit Agricole semble être de ceux-là. S’attachant à dresser un bilan 2015, l’établissement financier constate en effet que si le niveau des transactions a su faire preuve d’un dynamisme inattendu au cours des huit premiers mois de l’année (+10% de ventes dans l’ancien et +17% pour les logements neufs), c’est désormais vers une période de stabilisation, voire même de sensible repli, que le marché semble devoir se diriger. Si l’on en croit Olivier Eluère, économiste du Crédit Agricole, en 2016 le volume des transactions ne devrait ainsi progresser que de +8% en ce qui concerne l’immobilier neuf et s’affaissera légèrement sur le front de l’ancien.
Les taux de prêt immobilier dicteront encore leur loi en 2016
Le regain de santé dont a jusqu’ici profité l’immobilier doit beaucoup aux conditions d’emprunt exceptionnellement favorables qui n’ont eu de cesse de s’imposer au fil des mois. Pour expliquer le retour notable des acheteurs sur le devant de la scène, Olivier Eluère met donc en avant « le niveau des taux de crédit, qui sont très bas et jugés proches de leur plancher, ce qui débloque ou accélère certains projets et stimule les ventes ». Mais si les taux resteront probablement très bas jusqu’à la fin de l’année, rien n’interdit une éventuelle remontée en 2016. Or, dans un tel contexte, « la réaction des acheteurs est incertaine. Certains estimeront que les taux restent bas et attractifs et qu’il est opportun d’acheter avant qu’ils ne remontent davantage. Mais, face à la remontée des taux et au niveau élevé des prix, d’autres devraient être moins pressés d’acheter, plus hésitants ».
Immobilier : des prix légèrement surévalués
Le niveau des prix est d’ailleurs le second élément qui pourrait empêcher une relance durable du marché. Orientés à la baisse durant de nombreux mois, ceux-ci n’ont finalement enregistré qu’un recul des plus modérés (-2% sur un an). Devant l’insuffisance de cette correction, les prix restent donc élevés voire même, si l’on en croit l’établissement financier, légèrement surévalués. De fait, l’économiste précise que « la capacité d’achat de logement d’un ménage est encore loin de son niveau de 1998-1999. Et elle risque de se dégrader si les taux de crédit remontent ». Concernant l’évolution attendue des prix en 2016, le Crédit Agricole table sur un repli avoisinant les -1%, ce qui porterait la baisse recensée depuis 2011 à -9%.
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