N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure, même si les taux ont nettement progressé au cours des derniers mois la renégociation de crédit immobilier a encore de beaux jours devant elle.
Renégociation de crédit : l’euphorie cède la place à l’inquiétude
Opérations autrefois relativement confidentielles, renégociations et rachats de prêt immobilier ont su pleinement profiter de la baisse des taux observée jusqu’à il y a peu pour susciter un vif intérêt auprès des emprunteurs. Ces derniers, souvent engagés depuis plusieurs années dans le remboursement de leur crédit, ont à leur tour voulu bénéficier des conditions exceptionnellement favorables affichées alors par les prêts immobiliers. Si l’on en croit le Haut Conseil de stabilité financière, entre août 2014 et mars 2015, le pourcentage de dossiers liés au rachat de crédit aurait ainsi littéralement bondi, passant de 10 à 32%. Une progression « d’une ampleur inédite » qui s’est rapidement trouvée confrontée à l’inquiétude des banques. Submergées de demandes, celles-ci n’ont eu d’autres choix que de revoir leurs barèmes de taux à la hausse, espérant ainsi endiguer les intentions de renégociation des emprunteurs. « Chez de nombreux prêteurs, les services de traitement des dossiers sont engorgés et ces établissements donnent clairement la priorité aux particuliers qui achètent un logement pour ne pas bloquer le marché », expliquait alors Maël Bernier, la porte-parole du courtier Meilleurtaux.
La hausse des taux ne freine pas le rachat de crédit
Six mois plus tard, qu’en est-il de la renégociation de crédit ? La hausse des taux survenue durant l’été a-t-elle détourné les particuliers de ce type d’opération ? Non si l’on en croit la Banque de France. Dans une étude dévoilée vendredi dernier, l’institution note en effet que la remontée des taux n’a pas été suffisamment significative pour endiguer le flux des rachats de prêt immobilier. Au cours du mois d’août, rachats et renégociations auraient ainsi accaparé près de 50% de l’activité du marché.
Prêt immobilier : l’heure est toujours à la renégociation
Les emprunteurs qui n’auraient pas encore renégocié leur crédit n’ont d’ailleurs pas de quoi s’affoler. Depuis la rentrée de septembre, la remontée des taux s’est en effet nettement essoufflée, laissant même le champ libre à quelques mouvements baissiers plus ou moins notables. Evoquant une progression minime des taux entre août et septembre (+0,03% sur 15 ans et +0,01% sur 20 ans), le courtier Meilleurtaux estime donc à juste titre que « ces ajustements de court terme ne doivent pas nous faire perdre de vue le niveau toujours très bas du marché, et surtout ne doivent pas décourager un emprunteur qui n’aurait pas encore profité de l’opportunité de renégocier son crédit ».
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