Hausse des taux de crédit, baisse des prix, multiplication excessives des constructions de bureaux, aujourd’hui plus que jamais le krach menace l’immobilier parisien.
Grand Paris : les constructions se multiplient à l’excès
Faire de la capitale et sa région une immense métropole à l’échelle mondiale, voilà en quelques mots l’objectif affiché du « Grand Paris ». Si le projet se veut ambitieux, en ce qui concerne l’immobilier le revers de la médaille sera sans doute d’une ampleur toute aussi significative. En effet, face à la perspective d’un rattachement à la capitale, bon nombre de communes franciliennes mettent en branle d’importants chantiers de construction afin de développer leur offre de bureaux et d’attirer de nouvelles entreprises dans leur giron. Or, en matière d’immobilier tertiaire, l’offre est déjà plus que conséquente en Ile-de-France. Si l’on en croit l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprises, près de la moitié des quelques 53 millions de mètres carrés de bureaux que compte déjà la région trouvent difficilement preneur. Plus inquiétant encore, 1,2 million de ces mètres carrés seraient laissés vacants depuis au moins 3 ans.
Ile-de-France : krach en perspective pour l’immobilier d’entreprise
Cela n’empêche pas les communes de multiplier les programmes de construction avec le risque désormais bien réel d’assister à une explosion du nombre de locaux inoccupés. Si l’on en croit l’architecte urbaniste François Leclercq, ce ne sont pas moins de 1,3 million de m² de bureaux qui devraient sortir de terre entre Boulogne-Billancourt et Vitry-sur-Seine. De son côté, Pierre Veltz, PDG de l’établissement public Paris-Saclay depuis 2010, tire la sonnette d’alarme, estimant que l’ « on est en train de créer une bulle incroyable. Et on va s’en apercevoir assez vite ».
L’éclatement d’une bulle immobilière menace l’ensemble du marché parisien
Le krach qui menace aujourd’hui la région parisienne ne se limitera pas au seul secteur tertiaire et affectera l’ensemble du marché immobilier. La baisse des taux de prêt immobilier, qui avait jusqu’ici freiné la chute des prix, n’est plus. Face à une remontée des taux suffisamment conséquente pour exclure bon nombre de ménages de la course à l’achat, le recul des prix de l’immobilier s’accélèrera d’autant. Avant que ceux-ci ne soient trop dévalués, de nombreux propriétaires précipiteront la mise en vente de leur bien. A cet afflux de nouveaux logements disponibles il convient d’associer les bailleurs qui, sous l’effet de l’encadrement des loyers, jugeront plus rentable de vendre que de laisser leur bien en location.
Baisse des prix, remontée des taux d’emprunt, boom des mises en vente et retrait des candidats à l’achat, les conditions sont ici réunies pour que le marché parisien (et plus globalement francilien) se retrouve confronté bien plus tôt que prévu à l’éclatement d’une bulle immobilière.
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