Selon le Haut Conseil de stabilité financière, les rachats de crédit portent encore aujourd’hui le marché du prêt immobilier en s’adjugeant pas moins du tiers de la production.
Le boom du rachat de crédit
Avec la chute des taux de crédit observée durant plus d’un an et demi, on aurait pu croire que les candidats à l’achat allaient se ruer auprès de leur banquier pour profiter de l’aubaine qui leur était donnée. Ce ne fut pourtant pas le cas, les velléités d’achat se voyant quelque peu freinées par des prix dont la correction ne s’est pas révélée suffisamment marquée. En revanche, les emprunteurs n’ont pour leur part pas hésité à faire usage du rachat de crédit. Pour les ménages engagés dans le remboursement d’un prêt immobilier, la perspective de troquer leur taux initial contre un taux bien plus attractif était trop belle. Cette pratique, encore relativement confidentielle il y a quelques années a donc profité des taux bas pour se démocratiser, progressant jusqu’à occuper une place plus que significative au sein du marché du crédit. C’est en tout cas ce que constate aujourd’hui le Haut Conseil de stabilité financière à l’occasion de la publication de son premier rapport annuel.
Dans le détail, l’organe de surveillance créé en juillet 2013 et présidé par le ministre des Finances note que la part de la production de crédits représentée par le rachat de prêt a littéralement bondi au cours de ces derniers mois, passant de 10% en août 2014 à 20% en novembre avant de s’établir à 32% en mars 2015. Si le Haut Conseil de stabilité financière estime qu’il s’agit là d’une progression « d’une ampleur inédite », certains emprunteurs n’ont pas encore profité de l’avantage certains que leur offre le rachat de crédit.
Renégociation de taux : il n’est plus temps d’attendre
Pour ceux-là, le temps est compté et ce, pour deux raisons. Premièrement, face à l’afflux massif des demandes de renégociation, les banques se sont rapidement retrouvées submergées. « Chez de nombreux prêteurs, les services de traitement des dossiers sont engorgés et ces établissements donnent clairement la priorité aux particuliers qui achètent un logement pour ne pas bloquer le marché », explique ainsi Maël Bernier. La porte-parole du courtier Meilleurtaux souligne d’ailleurs que les établissements sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à refuser de traiter ce type de demandes, les candidats au rachat ne représentant plus un objectif majeur pour eux. Enfin, la baisse des taux a bel et bien tiré sa révérence et si ces derniers affichent encore des niveaux extrêmement attractifs, le mouvement haussier qui se dessine désormais réduira mécaniquement l’intérêt d’un rachat de crédit.
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